Le prix a été reçu par le Père John McCarthy et le Père Ronald Perron, au nom de la communauté des jésuites de Sudbury, lors du 32e souper du patrimoine du CFOF, le samedi 15 février, à Bryston’s on the Park, à Copper Cliff.
Patrick Breton, le directeur général du CFOF, explique que son organisme reçoit des soumissions de dossiers et un comité tranche pour ce qui est du «mérite particulier d’une personne, d’un groupe de personnes, d’un organisme, d’une institution, d’une entreprise ou d’un événement qui a contribué d’une manière exceptionnelle à la reconnaissance, à la sauvegarde ou à la mise en valeur du patrimoine oral franco-ontarien».

De gauche à droite : Père John McCarthy et Père Ronald Perron.
Selon lui, l’attribution du Billochet du jongleur 2024 aux Pères Jésuites de Sudbury allait de soi, pour au moins deux bonnes raisons : «Ils ont fait énormément pour la communauté, beaucoup dans le domaine du patrimoine aussi et les ouvrages francophones.
Mais ils ont été souvent là pour nous rappeler qu’il faut garder une mémoire et ne pas oublier les racines».
L’autre raison est qu’avec l’annonce de la vente de la villa Loyola, et donc le départ de la communauté des jésuites de Sudbury, Patrick Breton estime qu’il était important de les remercier.
«C’était le moment»
Le président du CFOF, Raymond Guy, abonde dans le même sens pour dire combien il était important de reconnaitre le rôle du père Germain Lemieux, fondateur du Centre franco-ontarien de folklore, en 1972.
«Nous avons reçu trois candidatures. Elles valent toutes la peine, mais il faut rappeler que la communauté des jésuites est présente à Sudbury depuis 140 ans. C’était le moment de lui rendre cet hommage», a-t-il souligné.
La bonne nouvelle, selon Raymond Guy, est que la Villa Loyola sera, certes, vendue, mais les jésuites ne quittent pas complètement la communauté.
C’est ce que confirme le Père Ronald Perron, qui compte demeurer à Sudbury, pour assurer des services spirituels.
Il se dit très honoré de recevoir avec le Père John McCarty Le Billochet du jongleur.
«Je le reçois au nom de la communauté, parce que le Père Lemieux, j’ai souvent mangé à la même table que lui quand j’étais à l’Université Sudbury. Alors, je pense que c’est un grand personnage qui a créé une institution qui est à caractère international et je suis heureux qu’on le reconnaisse. C’est ça la communauté. C’est notre frère. Alors on partage ses honneurs».

Le 32e souper du patrimoine du CFOF.
De son côté, le Père John McCarthy, qui précise qu’il est relativement nouveau à Sudbury, a qualifié d’«histoire incroyable» la contribution des jésuites à la francophonie ontarienne. «À mesure, je me rends de plus en plus compte de leur grand apport dans l’enrichissement et le maintien de cette culture».
Pourtant, le Père John McCarthy est un anglophone. Il est né à Terre Neuve, plus précisément à Saint-Jean. Francophile, il affirme que son histoire avec l’apprentissage de la langue française a commencé à Bruxelles, en Belgique, où il s’était rendu pour suivre des études en théologie.
«Pendant mes études, j’ai réalisé que c’était important pour ma formation d’apprendre la langue française. Mon passage pour quelques mois à l’Université Laval m’a aidé, aussi. Puis, à la Villa Loyola, nous parlons tout le temps en français».
Une implication dans tous les aspects de la vie
Pour Pierre Riopel, de la Société historique du Nouvel-Ontario, «c’était digne de mention».
C’est lui-même qui avait soumis la candidature.
«Ce n’était pas compliqué, pour moi. Ça me paraissait évident. Les jésuites, depuis leur arrivée à Sudbury à la fin du 19e siècle, en 1883, sont impliqués dans à peu près tous les aspects de la vie des Franco-Ontariens de notre région. Évidemment, au début c’était la fondation de la paroisse Sainte-Anne-des-Pins, ensuite c’était les écoles. Plus près de nous, il y a le Centre des Jeunes, Le Voyageurs, l’Université de Sudbury, le Collège du Sacré-Coeur, les jésuites ont été impliqués chez nous dans à peu près toutes les facettes de la vie».
Pour ce qui a trait spécifiquement au folklore et l’ethnologie, Pierre Riopel rappelle que le Père Germain Lemieux «a probablement visité tous les foyers, dans tous les villages, où il y avait des conteurs, avec le Centre Franco-Ontarien de Folklore, par exemple».