La langue française, une passion ancrée
Depuis son plus jeune âge, Valérie Gauthier-Fortin porte la langue française dans son coeur. C’est en explorant la recherche qu’elle a découvert une deuxième vocation, qu’elle a su conjuguer à la première pour se frayer un chemin d’exception. Avec détermination, elle a su briser des barrières pour concrétiser ses ambitions, devenant ainsi un modèle de courage et de persévérance.
Depuis septembre 2022, elle occupe la présidence de l’Acfas-Nouvel-Ontario, après en avoir été membre. Dans ce rôle, elle gère les activités de l’organisme et assure leur bon déroulement, tout en supervisant les nombreux membres issus du Collège Boréal, de l’Université de Hearst, de l’Université de Sudbury et de l’Université Laurentienne.
«J’adore vraiment ce travail, car il me permet de lier mes deux passions : la langue française et la recherche. Cela me tient beaucoup à cœur», confie-t-elle.
«J’y consacre de nombreuses heures par jour et par semaine, mais je crois que cela en vaut la peine. C’est une expérience enrichissante sur les plans de l’apprentissage, de la gestion et de l’organisation».
Un parcours académique remarquable
Depuis 2019, Valérie Gauthier-Fortin œuvre dans le domaine de l’enseignement au sein de plusieurs départements de l’Université Laurentienne : études françaises, sociologie et école des arts libéraux. Actuellement doctorante en sciences humaines et interdisciplinarité, elle a d’abord complété un baccalauréat ès arts en études françaises à l’Université Laurentienne. Son intérêt pour la recherche s’est révélé à la fin de son baccalauréat, grâce à l’encouragement de ses professeurs.
«J’ai pu goûter à la recherche à ce moment-là. Je me suis dit : « Oh là là, là, on mélange deux de mes passions ». Ce sont mes professeurs, Ali Reguigui et Amélie Hien, qui m’ont poussée vers cet avenir», raconte-t-elle.
Après avoir obtenu sa maîtrise en sociologie à l’Université Laurentienne (2017-2019), elle a poursuivi son doctorat. Depuis ses débuts académiques, elle a occupé divers postes : tutrice, assistante de laboratoire, auxiliaire d’enseignement et chargée de cours. Son engagement envers l’éducation et le partage des connaissances est indéniable.
Sa collègue Carole G. Anderson, vice-présidente de l’Acfas-Nouvel-Ontario, qu’elle a rencontrée à la maîtrise en 2018, en témoigne : «Son parcours académique remarquable et son engagement exceptionnel dans les sciences humaines et sociales sont déjà impressionnants. Mais en la rencontrant, on ne peut qu’admirer une personne au parcours aussi exceptionnel à un si jeune âge».
Quand la vie frappe, elle résiste
À 28 ans, Valérie a traversé une double épreuve : après avoir perdu sa grossesse, elle a appris que des résidus avaient développé un cancer gestationnel.
«J’ai dû me soumettre à une série de traitements de chimiothérapie, d’août 2023 à janvier 2024, avec un total de 12 traitements en six mois. Depuis, tout va bien, les suivis se poursuivent. Rien n’est encore terminé, mais tout semble bien aller», partage-t-elle avec courage.
Malgré cette épreuve, elle n’a jamais baissé les bras.
«J’étais très choyée d’être entourée de ma famille de cœur. Mon frère et ma sœur ont été très présents. Certaines amies venaient m’accompagner en salle de chimiothérapie. Je n’ai jamais été seule à un seul traitement, ce qui amusait même les infirmières», se remémore-t-elle.
Son mari, Jacques Fortin, a été un soutien inestimable.
«Il était incroyable. Je l’aimais déjà beaucoup, mais il m’a réellement épaté. Mes beaux-parents m’ont aussi accompagnée», ajoute-t-elle avec émotion.
Persévérance
Valérie n’est pas seulement une femme de science. Elle est aussi une passionnée de la nature, de la gastronomie et des moments simples de la vie.
«Grâce à mon mari, j’ai découvert de nouvelles activités : chasse, pêche, motoneige, randonnée… Personnellement, j’adore la lecture et le jardinage», dit-elle.
Avec Jacques, elle prépare des conserves maison : «on fait notre propre relish, salsa, cornichons et même notre pizza», partage-t-elle avec joie.
Elle adore passer du temps avec ses neveux et sa filleule, qu’elle qualifie de «perles».
«Ils ont mis beaucoup de lumière dans ma vie pendant mes traitements», confie-t-elle.
Malgré les embûches, elle trace son chemin avec une détermination sans faille. Carole G. Anderson souligne : «Valérie est une chercheuse, une collègue, une femme exceptionnelle. Son leadership et son engagement envers la recherche francophone sont inspirants».
Actuellement, Valérie poursuit sa thèse et prépare un article qui sera prochainement publié. En juin, elle participera au Colloque international Langue et territoire à Ottawa.
«Je vais y présenter la recension des écrits de ma thèse doctorale», conclut-elle.