C’était en 2023. Aujourd’hui, elle demeure tout aussi loin de son rêve de retraite, puisque, entre temps, elle a été confirmée dans son poste. Portrait d’une femme dont la vocation de servir sa communauté a commencé très tôt.
Certains diront que Kim Morris court et la responsabilité lui court après, pour ainsi reprendre une expression populaire. D’autres diront qu’elle a de qui tenir. Et ce sera à juste titre. Sa grand-mère Marie-Louise Hébert, lui ayant transmis l’amour de la communauté, le sens de l’engagement et du leadership.
«Ma grand-mère était une véritable source d’inspiration pour moi. Elle était très impliquée dans la communauté et tout le monde savait qu’on pouvait compter sur son aide. Elle me disait : Kim, tu peux tout faire, tu peux tout réussir, ne doute jamais !».
Au commencement était la lecture
La famille de Kim Morris s’est établie dans la région de St-Charles à la fin des années 1800. C’est dans cette même région que la jeune enfant d’alors a fréquenté l’École catholique St-Charles Borromée, où elle a gagné son premier prix. Un concours avait été organisé pour l’ensemble des écoles de la région de Sudbury, dans trois catégories: l’orthographe, la littérature et la lecture. La petite Kim avait remporté le grand prix de la lecture.
«C’est ma mère Lorraine qui m’a transmis le goût de la lecture depuis mon jeune âge. Elle m’emmenait régulièrement à la bibliothèque, où on passait du temps à lire ensemble», témoigne-t-elle.
S’il y a un trait d’esprit pour lequel Kim Morris est connue, c’est sa sympathie entrainante doublée d’une ouverture et d’une facilité à aller vers l’autre. Et cela a aussi pour source ses lectures de jeunesse.
«Lire un livre, ça t’apporte partout. C’est une véritable aventure qui t’ouvre les yeux sur le monde. Cela permet de réaliser que les gens sont égaux, mais aussi d’apprendre sur les autres cultures», souligne-t-elle.
Les premiers pas dans la lutte
En entamant ses études en communication, en 1988, au Collège Cambrian, à Sudbury, Kim Morris allait faire ses premiers pas dans la lutte pour les droits des francophones.
«Des programmes francophones commençaient à être supprimés, mais pas seulement. Je réalisais que plusieurs services n’étaient pas disponibles pour nous», se souvient-elle.
En s’engageant dans Direction Jeunesse, et en faisant un travail de lobbying, notamment à travers l’ACFO Sudbury, du temps de Renée Champagne, Kim Morris fait partie de ceux qui ont activé pour la naissance du Collège Boréal.
C’était un juste retour de la vie quand Kim Morris était devenue, en 2011, doyenne de l’École des Sciences de la santé au Collège Boréal. Fonction qu’elle a occupé jusqu’en 2021.
«C’était une grande source de fierté pour moi», lâche-t-elle, la voix nouée, essayant de retenir ses larmes.
Un parcours riche, des diplômes multiples
Mais avant cela, il faut dire que Kim Morris avait eu un cheminement professionnel constant et bien rempli. Elle a été représentante de l’Ombudsman à North Bay, entre 1993 et 2001.
Responsable des Services administratifs et des Communications au Conseil scolaire catholique du Nouvel-Ontario, entre 2001 et 2007. Et conseillère principale en communications et affaires publiques au Centre d’accès aux soins communautaires du Nord-Est (Sudbury), entre 2007 et 2011.
Elle est aussi présidente et consultante principale d’une agence de consultation entièrement bilingue, KMcommunication, depuis 2021.
Si Kim Morris a pu occuper toutes ces fonctions, c’est qu’elle s’est également arrangée pour avoir les connaissances nécessaires, notamment à travers la multiplication de programmes et de diplômes universitaires. En témoignent son Baccalauréat en arts avec concentration en Sciences Politiques,
à l’Université Laurentienne (1995). Son Certificat en résolution de conflit à l’École de droit de l’Université de Windsor (1999). Son diplôme de Programme Ontario Management Development du Collège Cambrian (2004). Et enfin, sa Maîtrise en communications stratégiques à l’Université McMaster, à Hamilton, en 2011.
Sur les pas de papa !
Kim Morris a plus d’une raison pour avoir sacrifié sa retraite à son engagement pour servir sa communauté, à travers son rôle de directrice générale de la municipalité de Markstay-Warren.
Là encore, c’est une histoire de famille. Son père, Paul Morris, a fait partie du Conseil municipal de Warren. C’est aussi de lui qu’elle tient cet engagement pour sa communauté.
«J’aime ça servir ma communauté, faire des choses pour la francophonie, aider mes proches et faire rayonner nos jeunes. Mais j’aime ça aussi aller cueillir des bleuets, faire des décorations dans la forêt et écouter le chant de mes petites grenouilles sur mon terrain. Alors, je ne sais pas encore vraiment pour la retraite», lance-t-elle, histoire de dire qu’entre les deux, son coeur balance !