le Mercredi 23 avril 2025
le Vendredi 7 mars 2025 11:00 La Voyageuse

Michèle Minor-Corriveau, une femme de conviction au cœur d’or

 Michèle Minor-Corriveau. — Photo : Archives
Michèle Minor-Corriveau.
Photo : Archives
Michèle Minor-Corriveau est une ancienne élève du Conseil des écoles catholiques du district de Sudbury. Elle est aussi orthophoniste et professeure agrégée à l’Université Laurentienne. Portrait.
Michèle Minor-Corriveau, une femme de conviction au cœur d’or
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Quand je pense à Michèle, je me souviens de notre première rencontre au pavillon Alphonse-Raymond de l’Université Laurentienne. Nous avions pris un café au Tim Hortons pour apprendre à nous connaitre mutuellement.

J’ai eu tout de suite un grand coup de cœur pour cette femme tellement allumée et dynamique. C’est d’ailleurs grâce au professeur Ali Reguigui, qui a été une figure marquante dans la vie de Michèle, que j’ai fait la connaissance de cette femme extraordinaire. Il était certain que nous allions bien nous entendre et que nous avions de nombreux points en commun. Comme toujours, notre cher Ali a eu raison.

Notre relation universitaire

Michèle est mon amie, mais aussi ma collègue universitaire. J’ai un très grand respect pour elle et, pour moi, son expertise est très précieuse. Souvent, même si elle est très occupée avec la clinique et le département d’orthophonie, elle accepte de faire partie de comités pour évaluer des essais et des mémoires de maitrise de l’Université TÉLUQ, mon université d’attache. Et vice-versa.

En fait, nous essayons de trouver toutes les raisons possibles pour avoir des projets en commun parce que nous aimons profondément travailler ensemble. 

Michèle fait aussi partie des personnes qui m’ont accompagnée et encouragée à mettre sur pied la chronique «Les minorités francophones en action» de la revue québécoise Vivre le primaire.

Comme nous avons discuté longtemps pour trouver le titre adéquat! Nous voulions un titre positif, actif, dynamique! Elle est d’ailleurs la première, avec la professeure Valérie Raymond, à avoir écrit un article pour valoriser les pratiques innovantes du milieu scolaire francophone de l’Ontario dans cette chronique.

Notre conviction commune : se battre pour faire valoir nos droits de francophones

Michèle a fait partie des gens qui m’ont intégrée dans la vie universitaire de Sudbury. Grâce à elle, j’ai appris à connaitre et à mieux comprendre les défis du milieu francophone minoritaire, et j’ai aussi développé mon sentiment d’appartenance.

Comme Michèle, je me bats chaque jour pour vivre ma francophonie, car il s’agit d’un défi continuel. Il ne faut jamais baisser les bras. Il ne faut jamais oublier que, vivre dans un milieu francophone minoritaire, c’est «prendre sa place, toute sa place, sans demander la permission» (Jean-Marc Dalpé), et sans craindre de déranger ceux qui n’ont pas été dotés de la richesse de pouvoir vivre pleinement leur francophonie. Ce combat pour la francophonie ontarienne nous unit et nous inspire.

Une femme de conviction et de cœur

Je me reconnais beaucoup en Michèle. Elle est une femme passionnée et passionnante. Quelqu’un qui veut faire avancer les choses. Quelqu’un qui veut faire la différence dans tout ce qu’elle touche. Elle ne compte pas ses heures et elle a un cœur d’or.

Elle a d’ailleurs soutenu ma candidature pour le Prix de l’ACFO du Grand Sudbury 2024, prix que j’ai obtenu avec une grande fierté et aussi beaucoup d’humilité. Malgré son horaire extrêmement chargé, elle a pris le temps d’écrire, avec tout son cœur et ses tripes, une lettre qui, j’en suis certaine, a joué en ma faveur.

Émile Guy, son mentor

Un homme important dans la vie de Michèle, quelqu’un qui a réellement fait la différence dans ce qu’elle a accompli et dans ce qu’elle est aujourd’hui, a été le pédagogue Émile Guy. Cet homme visionnaire a été surintendant de l’éducation à l’époque où Michèle était écolière. 

Voici un extrait du témoignage de Michèle Minor-Corriveau au sujet d’Émile Guy qui le démontre :

«Monsieur Guy, merci d’avoir transmis à plusieurs votre passion pour l’enseignement de la langue française. Vous avez illuminé les salles de classe et enrichi les vies de générations d’élèves, même à leur insu. Vous avez été le Soleil dans l’univers pédagogique d’une époque tout autre; ce Soleil qui a fait briller des milliers d’étoiles, à leur façon et à leur rythme…»

C’est exactement ce qui anime Michèle dans tout ce qu’elle crée pour le milieu scolaire : prendre les élèves là où ils sont pour développer leurs compétences et les amener ailleurs.

À l’instar d’Émile Guy, valoriser l’erreur, la comprendre et l’expliquer, sans culpabiliser l’élève, et tout en faisant des choix didactiques où un enseignement explicite, efficace et fréquent est mis de l’avant de façon positive, est clairement son leitmotiv.

Dans un courriel récent, quand Michèle m’a fait part de son témoignage à Émile Guy, elle a terminé son courriel en me disant : «Merci de m’offrir le cadeau de ta présence dans ma vie». Cette phrase représente vraiment qui est Michèle Minor-Corriveau : une femme de conviction au cœur d’or.

Merci à toi aussi, ma chère amie, d’être dans ma vie. Tu es réellement une personnalité vivante et rayonnante et tu es devenue une véritable «étoile du français» pour le milieu francophone minoritaire de l’Ontario.

 

Collaboration spéciale d’Isabelle Carignan, Professeure associée à l’Université de Sudbury et à l’Université Laurentienne, Professeure titulaire à l’Université TÉLUQ