C’était dans le cadre de l’évènement annuel «Francophonie au féminin : Voix d’elles – Femmes francophones en action», dont le but est d’encourager les échanges au sein de la communauté de Sudbury
L’événement a débuté par une introduction chaleureuse de Suzanne Roy, membre du conseil d’administration du CIFS, qui a accueilli les invités avec enthousiasme. Elle a mis en avant l’importance de ces rassemblements qui donnent de la visibilité et de l’écoute aux voix féminines dans la communauté francophone. Ce qui permet, selon elle, de briser les barrières sociales et culturelles.
L’animatrice de la soirée, Elsie Miclisse, originaire d’Haïti, a pris la parole avec la spontanéité et le dynamisme qui la caractérisent. Elle est une figure bien connue de la communauté francophone de Sudbury, animant notamment les Matines du Nord sur Radio-Canada.
Elsie Miclisse a ouvert la soirée en présentant les intervenantes, des femmes exceptionnelles qui, à travers leur travail, contribuent à enrichir la diversité de la francophonie au féminin dans le nord de l’Ontario.
Maïmouna Songaré
La parole a été donnée en premier lieu à Maïmouna Songaré, agente de développement économique à la Société Économique de l’Ontario. Elle est originaire de la Côte d’Ivoire.
Elle a partagé son parcours tout en soulignant que sa maîtrise du français a été un atout majeur dans sa carrière au sein d’une communauté minoritaire. Elle a aussi insisté sur l’importance de redonner à la communauté ce qu’elle lui a offert : «Mon travail consiste à aider les autres à s’épanouir, tout comme j’ai eu la chance de le faire grâce à la francophonie.»
Maïmouna Songaré a également exprimé son enthousiasme pour l’entrepreneuriat féminin, mettant en avant les opportunités qu’il offre aux femmes. «Elles peuvent lancer leur propre entreprise tout en restant à la maison, ce qui facilite la conciliation entre vie professionnelle et familiale», a-t-elle expliqué.
Ines Bouguerra
Ines Bouguerra, originaire de Tunisie et professeure de sociologie et criminologie à l’Université Laurentienne, a pris la parole pour partager son parcours d’étudiante internationale.
Boursière Trillium pour son doctorat en sciences humaines et interdisciplinarité, elle a dû surmonter des défis financiers, l’amenant à chercher un emploi. Cela lui a permis de progresser et d’en arriver là où elle est aujourd’hui.
En tant que coordonnatrice du réseau de soutien à l’immigration francophone du nord de l’Ontario, elle œuvre à améliorer les conditions d’intégration des nouveaux arrivants francophones. «Ma recherche vise à rendre le processus d’intégration plus fluide et plus équitable pour les francophones dans notre région», a-t-elle affirmé.
Rosine Bongnan
Rosine Bongnan, entrepreneure et adjointe administrative au Centre franco-ontarien de folklore (CFOF), a également partagé son histoire. Elle est originaire de la Côte d’Ivoire.
Fondatrice de Mien-Môh, une entreprise spécialisée dans l’importation d’articles artisanaux africains, elle souligne les défis des femmes entrepreneures, en particulier les immigrantes, et l’importance du réseautage. «Certains me disent : « Rosine, on te voit partout ! » Je dis : oui, je crée mon réseau. Si je reste dans ma bulle, mon entreprise ne grandira pas. Le réseautage est essentiel, vous me verrez partout, c’est normal!»
Son parcoures inspirant et son impact entrepreneurial été reconnu par le titre de Femme Immigrante de l’Année en 2024 à Sudbury.
L’Entrepreneuriat au Féminin et les Défis Sociaux
La discussion s’est ensuite concentrée sur les défis spécifiques rencontrés par les femmes dans le monde de l’entrepreneuriat, notamment les femmes issues des communautés racisées.
Ines Bouguerra a mis en lumière la nécessité d’offrir des soutiens financiers et structurels aux femmes entrepreneures, soulignant que l’entrepreneuriat est un moyen pour les femmes de devenir financièrement indépendantes et d’intégrer pleinement la société. «L’entrepreneuriat féminin doit être un levier pour la cohésion sociale», a-t-elle soutenu.
Briser les barrières Linguistiques
Un des sujets clés abordés lors de l’événement fut la barrière linguistique, souvent un frein à l’intégration des femmes immigrantes dans le monde du travail.
Elsie Miclisse a évoqué son expérience personnelle : «Être une femme francophone dans un environnement anglophone peut sembler intimidant au début, mais une fois que la confiance est établie, des portes s’ouvrent». Elle a insisté sur l’importance de renforcer la présence des francophones dans les communautés où l’anglais est prédominant, afin de favoriser une meilleure inclusion des femmes dans la société.
L’événement s’est conclu sur une note d’espoir, avec des témoignages de femmes ayant surmonté les obstacles et apporté des changements significatifs dans leur communauté. Elsie Miclisse a clôturé la soirée en rappelant l’importance de rêver grand et de persévérer, malgré les défis. «Voir des femmes comme nous réussir est un exemple de persévérance et d’espoir pour les générations futures.» La soirée a été un vibrant hommage à la résilience et à l’engagement des femmes francophones, qui, par leur détermination, contribuent à faire de la francophonie un espace plus inclusif et dynamique.