Le Voyageur vous emmène au cœur de cette soirée de contes.
Bien que les conditions météorologiques aient découragé certains, ceux qui ont fait le déplacement ont vécu une soirée amusante. L’objectif de la soirée était de créer des liens solides à travers la langue française et d’offrir une tribune aux nouveaux arrivants pour raconter leurs expériences avec humour et authenticité.
Wilfried Capaya, d’origine camerounaise, a brisé la glace en racontant une histoire drôle sur les défis d’un nouvel arrivant à Sudbury. Il a parlé d’un jeune africain qui atterrit à Toronto, content du beau temps. Mais une dame l’interpelle : «Tu pars à Sudbury ? Bonne chance !». En arrivant, il comprend pourquoi. Le froid et la neige le surprennent.
Un jour, alors qu’il sortait faire des courses avec des proches, il décide retourner seul à la maison. Mais son GPS tombe en panne, son téléphone s’éteint et, gelé par le froid, il n’arrive plus à parler clairement. Il tente de demander son chemin à quelqu’un, mais peine à se faire comprendre. Finalement, grâce à l’aide des passants, il finit par trouver des policiers qui, à sa grande surprise, l’emmènent, tel un VIP, jusqu’à chez-lui!
Suivra Jacques Franche, également d’origine camerounaise, qui a captivé l’auditoire avec un conte inspirant, soulignant l’importance de l’espoir et de la persévérance face aux défis, dans un esprit de sagesse africaine.
Frank Koman, originaire de la Côte d’Ivoire, a raconté une de ses premières expériences à Ottawa. Avec sa famille, ils achètent des cartes de bus et, un matin, ils décident d’en prendre un. En suivant son GPS, M.Frank attend cinq minutes, puis dix, mais aucun bus n’arrive. Après 30 minutes, toujours rien.
Perdu, il finit par demander à quelqu’un où est le bus. La personne lui répond : «Il est juste en dessous de toi, au sous-sol !» Cette anecdote a beaucoup fait rire le public.
Rosine Bognan, également ivoirienne, a fait rire la salle en évoquant sa première chute dans la neige à Sudbury. Ce genre de récit léger permet de briser les barrières et d’établir une connexion entre des gens qui, autrement, ne se seraient peut-être jamais rencontrés.
Erena, originaire du Cameroun, a également amusé le public en racontant une anecdote de sa première année de stage à l’hôpital. Elle a expliqué comment, un jour, elle a consulté un patient sans savoir qu’il était décédé. Cette anecdote a montré non seulement sa capacité à rire de ses erreurs, mais aussi sa résilience et son humour face aux imprévus.
Un public conquis
Les participants ont apprécié l’événement et l’opportunité de s’exprimer.
Cesaire Melan, étudiant international, a trouvé que cela permettait de briser l’isolement. «Ça permet de se lâcher et de rencontrer du monde», explique-t-il.
Il espère que l’événement sera répété, car il pense que cela aide à créer un réseau de soutien pour les nouveaux arrivants. Selon lui, des événements comme celui-ci aident à se sentir moins seul et à se connecter avec d’autres personnes.
Jean-Marie Messier, membre actif de la communauté francophone à Sudbury et à Kirkland Lake, a assisté à la soirée avec sa conjointe Rose-Lyne D’Aoust-Messier, qui est aussi très engagée dans le soutien des nouveaux arrivants.
«C’est important pour nous d’être présents et de soutenir la francophonie», déclare-t-il.
Jean-Marie Messier a souligné l’importance d’appuyer ces initiatives : «On ne connaît pas toujours la réalité des immigrants. Là, on a pu voir leur vécu à travers des histoires pleines d’humour et d’humanité».
Partager nos histoires, tisser des liens
L’événement Raconte ton histoire a permis aux participants de partager leurs expériences avec humour. Patrick Breton, président du Centre franco-ontarien de folklore, a déclaré : «On veut montrer aux personnes immigrantes qu’elles ne sont pas seules à vivre des chocs culturels. Tout le monde passe par là».
Cette initiative visait également à promouvoir la francophonie et à réunir des personnes de différentes origines. Wilfried Capaya, organisateur de l’événement, a ajouté : «L’idée, c’est de réunir des personnes, de favoriser les échanges et d’entretenir cette chaleur humaine à travers la langue française».
Selon lui, ces rencontres sont essentielles pour renforcer les liens sociaux, particulièrement dans des villes comme Sudbury, où les immigrants contribuent activement à la communauté.
Les organisateurs prévoient de renouveler cet événement, convaincus de son importance pour la communauté francophone.