Cette création raconte des histoires qui se déroulent à la campagne, en été. On y parle du vent, du chant des oiseaux, des plantes, des arbres… autant d’éléments qui montrent la richesse et la tranquillité du monde rural.
«C’est une façon de montrer à quel point la vie à la campagne peut être belle, calme et pleine de joie», explique Marie-Ève Fontaine, interprète-marionnettiste.
Les récits sont inspirés des souvenirs de Gabrielle Roy, notamment de ses séjours dans un chalet à Petite-Rivière, un petit village de Charlevoix, situé près du fleuve Saint-Laurent. Un endroit où les paysages sont à la fois paisibles et puissants.
À travers ces histoires, la pièce invite le public à observer, à ressentir, et à se reconnecter à l’essentiel. Elle met en valeur l’amour de Gabrielle Roy pour la nature, les saisons et la simplicité de la vie au grand air. «Ce sont des histoires très naïves, très simples sur la nature».
Petits et grands trouveront leur compte
La pièce touche un large public, peu importe l’âge, et pour Marie-Ève Fontaine, cette accessibilité représente l’un des plus beaux aspects de l’expérience.
«Avec les marionnettes, les personnages animaux, ça capte vraiment l’attention des enfants», raconte-t-elle avec un sourire.
«Mais le rythme est très lent. Il y a toujours des images qui bougent, mais tout se passe tranquillement. C’est à la campagne, avant les téléphones, avant que la vie s’accélère».
Ce rythme doux, selon elle, convient aussi aux personnes aînées. Le spectacle prend le temps de s’installer, de respirer. Il permet à chacun d’entrer dans l’histoire à son propre rythme.
Ce qui la marque profondément, ce sont les instants partagés entre les générations dans la salle. Les enfants rient d’une scène, les aînés d’une autre. Les rires ne viennent pas des mêmes moments, mais ils se répondent, créant une ambiance chaleureuse.
«C’est comme si les spectateurs s’encouragent mutuellement à découvrir différentes facettes du spectacle», explique-t-elle.
Pour Marie-Ève Fontaine, c’est dans ces échanges spontanés et sincères que réside toute la magie du spectacle.
«C’est pour ça qu’on dit que c’est un spectacle tout public. C’est tellement beau de voir un enfant et une personne âgée rire en même temps», déclare-t-elle.
Un long travail d’équipe
La préparation du spectacle s’étale sur plusieurs années. «Il faut d’abord trouver du financement, organiser les déplacements, vérifier la disponibilité de tout le monde, puis prévoir l’équipement technique nécessaire pour chaque lieu. C’est un gros travail de coordination, mais aujourd’hui, on est vraiment heureux d’être en tournée», raconte l’organisatrice.
Au-delà des aspects pratiques, elle insiste sur l’importance humaine de cette aventure. Elle travaille avec des artistes très expérimentés, ayant entre 30 et 40 ans d’expérience dans leurs domaines respectifs.
Gérald Laroche signe la conception sonore. Denis Duguay, artiste visuel, réalise la scénographie et les accessoires. La mise en scène est assurée par Pierre Robitaille, un maître marionnettiste. Maureen Labonté soutient le projet sur le plan dramaturgique, tandis que Natalie Labossière, qui est la mère de Marie-Ève Fontaine, donne vie aux marionnettes sur scène.
L’esprit de collaboration a été au cœur de chaque étape du processus de création. Tout au long de cette aventure, l’équipe a travaillé main dans la main, unissant ses talents et ses idées pour donner vie au projet. «On a partagé nos idées, exploré différentes façons de raconter l’histoire. On a vraiment pris plaisir à travailler ensemble. C’est ce qui rend ce spectacle si spécial», confie-t-elle.
Les défis d’une première tournée
Pour Marie-Ève Fontaine, qui organise une tournée pour la première fois, l’expérience s’est révélée aussi exigeante qu’enrichissante.
«J’ai écrit le spectacle et je le joue, donc c’est assez inhabituel que l’artiste s’occupe aussi de la production de la tournée. Mais dans ce cas-ci, j’avais vraiment envie d’apprendre comment ça fonctionne : comment on organise une tournée, où on trouve les fonds, et combien on doit demander à chaque théâtre pour présenter le spectacle », explique-t-elle.
Heureusement, elle bénéficie d’un précieux soutien grâce à Théâtre Action, un organisme ontarien qui lui offre un accompagnement sous forme de mentorat.
«Ils m’ont jumelée avec une mentore qui m’accompagne depuis deux ans dans l’organisation. Elle m’a aidée à tout planifier, à veiller à ce que chaque étape se déroule bien. Et elle a bien fait son travail, parce qu’en effet, tout se passe bien», souligne Marie-Ève Fontaine.
Malgré les nombreux détails à gérer, parfois lourds à porter, elle garde le cap grâce à une équipe solide.
«Je suis entourée d’une équipe formidable. Et au final, tout ça en vaut vraiment la peine», conclut-elle avec reconnaissance.