La crise actuelle en éducation semble affecter la popularité des deux députés conservateurs du Nord de l’Ontario. Un sondage commandé par la Fédération des enseignants du secondaire (Ontario Secondary School Teachers Federation – OSSTF) démontre que les cotes de popularité des députés Ross Romano et Vic Fideli sont en baisses.
Le sondage, effectué en janvier auprès de quelque 300 résidents des circonscriptions de Sault-Ste-Marie et Nipissing, pose trois questions directement liées au bras de fer entre les syndicats d’enseignants et le gouvernement. La grande majorité des répondants indique être en désaccord avec les politiques proposées par les conservateurs; 69 % s’opposent à une augmentation du nombre d’élèves par classe et aux cours en ligne obligatoires alors que 73 % appuient la maternelle à plein temps que les conservateurs parlent d’abolir.
Mais ce sont trois questions à caractère plus politique qui devraient effrayer les deux députés conservateurs. Cinquante-neuf pour cent des répondants du Nipissing et 62 % de ceux du Sault pensent qu’en général, le gouvernement Ford ne fait pas un bon job.
Et à la question qui tue : «Est-ce que les changements en éducation du gouvernement de Doug Ford vous incitent plus ou moins à voter conservateur lors de la prochaine élection?», 63 % disent moins et 21 % se disent indécis.
Les deux députés du nord s’en tirent cependant un peu mieux quand on questionne au sujet de leur propre travail. Quand on demande aux citoyens de Sault-Ste-Marie : «Pensez-vous que votre député Ross Romano fait un bon travail, 42 % disent non et 14 % indiquent que son travail n’est que passable. Pour sa part, Vic Fideli obtient un meilleur score, 38% disant qu’il ne fait pas un bon travail alors que 20 % croient que c’est juste passable.
Ce n’est probablement pas le niveau d’approbation que voudraient ces députés, mais de tels scores deux ans avant la prochaine élection, ce n’est pas la mer à boire. En politique, deux ans, c’est une éternité et leur baisse de popularité pourrait bien être renversée avant le prochain scrutin. Surtout qu’un plus récent sondage démontre que 72 % des conservateurs, leur base électorale, continuent d’appuyer le gouvernement.
C’est probablement sur cet appui massif des bleus que table le gouvernement en tentant de faire durer l’impasse. Ça fait des semaines qu’il n’y a pas vraiment de négociations avec tous les syndicats. La stratégie semble être de faire durer la grève en espérant que les parents finissent par blâmer les enseignants. Mais le sondage OSSTF indique aussi que cette stratégie pourrait bien se retourner contre plusieurs députés élus sur la vague Ford dans des circonscriptions traditionnellement changeantes.
Il n’y a qu’une solution à l’impasse actuelle en éducation : il faut que les deux parties négocient une entente en faisant fi de l’idéologie et en pensant au bien des enfants. Des enfants qui réussissent à l’école sont notre meilleur gage de richesse à venir.