Ce n’est pas vraiment nouveau pour le Nord de l’Ontario, mais, cette semaine, nous entendrons beaucoup parler de l’industrie minière. C’est que, depuis dimanche, la Prospectors and Developpers Association of Canada (PDAC) tient sa rencontre annuelle à Toronto. C’est un peu la grand-messe de l’industrie et, au cours des dernières années, elle a réuni plus de 25 000 personnes provenant de 135 pays. C’est dire que les joueurs mondiaux les plus importants de cette industrie seront à Toronto cette semaine pour discuter de leurs bons coups et de leurs défis. Et les défis sont importants.
Alors que les pages financières de nos journaux parlent plus souvent de nouvelles technologies et de pétrole, il est important de rappeler que l’industrie minière contribue près de 100 milliards $, ou 5 %, du produit national brut du Canada. Elle emploie directement ou indirectement quelque 620 000 personnes, soit 1 travailleur canadien sur 30. Voilà une réalité que nous connaissons bien dans le Nord ontarien, où un rhume dans cette industrie fait tousser toute notre économie. La rencontre de cette semaine dans la Ville-reine nous permet donc de mieux cerner nos enjeux.
Le site web de la PDAC indique quelques priorités de l’association : les affaires autochtones, l’accès au capital, l’accès au territoire et l’exploration responsable. Voilà quelques questions qui, il y a seulement une cinquantaine d’années, n’auraient même pas été abordées. Ça démontre les changements qui affectent notre économie.
Prenons la question autochtone. Bien qu’elle ne soit pas liée au secteur minier, la crise actuelle sur le territoire Wet’suwet’en en Colombie-Britannique démontre bien l’importance pour les sociétés de ressources naturelles de s’en préoccuper. Et ce n’est pas juste au Canada. Nos minières sont présentes partout dans le monde et elles sont quelques fois confrontées à l’opposition de groupes autochtones. Elles doivent donc comprendre non seulement le cadre législatif qui régit ces peuples, mais aussi les distinctions sociales et culturelles du milieu. C’est pourquoi, depuis quelques années, la rencontre de la PDAC regroupe dirigeants d’entreprises et autochtones pour discuter de leurs enjeux et trouver des pistes de solution.
Un autre grand défi pour les minières, c’est l’accès au financement de projet. Face aux grandes questions environnementales, les grands capitaux délaissent de plus en plus les ressources naturelles pour se tourner vers les «start-ups» en technologie. Il devient donc de plus en plus difficile de financer un projet d’exploration qui, par définition, est un peu un jeu de bingo.
Mais il y a aussi des sources d’optimisme pour l’industrie, soit les minéraux rares. Dix-sept minéraux, dont les noms ne nous disent rien, mais sachez qu’ils servent à fabriquer plusieurs produits que nous utilisons tous les jours : piles rechargeables, ordinateurs, téléphones cellulaires, éclairage fluorescent, etc. On les trouve généralement liés à d’autres métaux plus communs, comme le nickel et le cobalt. Et la bonne nouvelle, c’est que les plus grandes réserves mondiales de ces minéraux sont au Canada.
Ce n’est pas pour rien que tous les dirigeants de ce secteur sont chez-nous cette semaine.