Le gouvernement de l’Ontario a de la difficulté à comprendre les nombreuses significations du mot «vert». En début de mandat, il s’est attaqué simultanément au Franco-Ontarien — et leur drapeau vert et blanc par extension — et à l’environnement…
La semaine dernière, il annonçait un nouveau volet de subventions pour des infrastructures vertes, sauf que l’annonce n’a rien de vert dans le sens de «combat contre la pollution et les changements climatiques».
Il s’agit plutôt de fonds pour des projets d’amélioration des infrastructures de conduites d’eau, d’eaux usées et d’eaux pluviales dans les municipalités de moins de 100 000 habitants. Considérant l’état de désuétude de certains systèmes, c’est plus une question de santé publique que d’environnement.
C’est une constante chez les conservateurs de mélanger les différents aspects des questions environnementales. Ils nous parlent souvent de la protection de l’eau et la réduction des déchets en même temps que des changements climatiques. Alors que le CO2 a un impact direct sur le réchauffement planétaire, c’est loin d’être le cas de la qualité de l’eau.
Nous leur accordons le bénéfice du doute sur la qualité de l’air, mais il a déjà été démontré que la fermeture des centrales au charbon effectué sous les libéraux a déjà eu un grand impact de ce côté.
Représentativité
On se pose souvent la question si les organismes de représentations sont bel et bien représentatifs de leur communauté, surtout lorsque l’on a l’impression que leurs actions n’intéressent qu’une minorité.
L’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) a fait face à ce genre de critiques avant le «jeudi noir». On peut comprendre pourquoi quand on regarde les chiffres. Il y aurait environ 600 000 francophones en Ontario, or l’AFO n’a que 510 membres individuels — tout de même 301 de plus qu’avant les coupes de Doug Ford.
Grâce au rôle qu’elle a joué dans la Résistance, l’AFO semble pour le moment un peu plus à l’abri de ce genre de commentaires. Après tout, 15 000 personnes ont répondu à l’appel du 1er décembre. Mais comme tout est un cycle, ça reviendra.
Mais il faut voir ce genre d’organisme comme n’importe quelle autre grande organisation. La communication ne peut pas être directe. Les dirigeants ne peuvent pas écouter de milliers de personnes en même temps. Il faut donc mettre des systèmes de communications et de consultations en place, mais, à la fin, il ne peut pas rester 1000 demandes.
Il ne faut pas s’en cacher non plus; une très grande proportion de ceux qui sont identifiés comme francophones par les statisticiens n’a pas la fibre identitaire développée comme les plus partisans.
En attendant, les participants au congrès de l’AFO qui a eu lieu à Sudbury cette fin de semaine semblaient heureux des services qu’on leur avait proposés. C’est au moins un bon point de départ.
Divisé?
On a entendu après l’élection que le Canada était plus divisé que jamais entre l’Ouest et le reste, puisque l’Alberta et la Saskatchewan réunies n’ont élu qu’un seul député non conservateur.
C’est vrai, mais cette division existe depuis très longtemps, elle n’est pas nouvelle. Et elle s’arrête là. En regardant la répartition du vote, on comprend vite que 34 % ont voté pour le conservatisme — et des mesures inefficaces pour l’environnement — et 66 % ont voté pour des partis progressistes. C’est bel et bien la majorité qui est au pouvoir, pour une fois.
Le problème reste cependant entier avec les provinces productrices de pétrole. Comment les aider? Comment faire chacun son bout de chemin en restant opposé à tout développement de pipeline?
Une première solution se trouve dans la diversification économique qui permettra au domaine pétrolier de prendre son trou, éventuellement.
Les Albertains se disent aussi plus verts que ce qui nous est rapporté. Prouvez-le, mais en respectant les attentes du reste du pays.