En début de semaine, la COVID-19 avait déjà fait près de 2600 victimes au Canada, dont 892 en Ontario. Mais il y a d’autres victimes dont on ne parle presque pas, les services en français, la règlementation environnementale et plusieurs services d’inspection dans différents secteurs économiques.
Depuis le début de la pandémie, le premier ministre ontarien, Doug Ford, redore son blason en tenant des conférences de presse pour informer la population sur les mesures prises par son gouvernement pour contrer l’avancée du virus. Tous les sondages démontrent que la population apprécie ses prestations. Mais, évidemment, il ne parle qu’aux anglophones. Pas de traduction simultanée pendant les premières semaines et même la traduction en langue des signes ne se fait qu’en anglais. C’est la même chose au Nouveau-Brunswick, où le premier ministre conservateur, Blaine Higgs, continue à mépriser les obligations constitutionnelles de la seule province bilingue au pays. À quoi d’autre fallait-il s’attendre de la part d’un ex-membre du parti antifrancophone, Confederation of Regions (COR)? Pour sa part, notre premier ministre canadien, Justin Trudeau, préside au même genre de conférences de presse et, quelques fois, lâche quelques phrases en français. Loi sur les Langues officielles oblige.
Pour être juste, il faut cependant avouer que nos trois paliers de gouvernements, le Canada, l’Ontario et la Ville du Grand Sudbury, publient régulièrement dans les deux langues officielles des publicités et des avis relatifs à la pandémie. Autant dans nos médias traditionnels que sur internet. Mais il n’en reste pas moins que les services en français, surtout en Ontario, passent un mauvais quart d’heure.
Quant à l’environnement, il faut bien dire aussi que le confinement l’a amélioré. On voit des rapports qui semblent indiquer que les voitures qui restent dans le garage et que l’arrêt de plusieurs activités industrielles ont assaini l’air que nous respirons. Mais déjà, on entend des voix, surtout américaines, qui réclament un allègement de la règlementation environnementale pendant la pandémie. On se demande bien pourquoi.
Si une entreprise industrielle polluante continue ses activités, elle ne peut se soustraire aux normes environnementales. Elle ne peut surtout pas utiliser un argument financier. Les finances d’une société ne peuvent être impunément transférées aux contribuables et, surtout, à la planète. Point.
Quant aux activités d’inspection gouvernementales, on comprend qu’elles soient diminuées dans des secteurs qui demeurent complètement fermés. Mais prenons la restauration en exemple. Certains restaurants et autres traiteurs ont fermé leurs portes. Pas besoin d’inspections de santé, là. Mais qu’en est-il des restaurants qui continuent à cuisiner des plats pour emporter? Espérons que ces derniers sont encore soumis aux mêmes normes de salubrité et que nos inspecteurs continuent à s’en assurer. C’est une question de santé publique autant que le confinement. Mourir d’un empoisonnement alimentaire n’est pas mieux que mourir d’un virus.
Un jour, le confinement et toutes les mesures prises pour stopper la pandémie seront levées. Espérons que les lois et règlements, victimes collatérales du virus, ne seront pas oubliés.