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le Mardi 26 novembre 2019 20:44 Éditorial

Mona et la classe moyenne

La semaine dernière, le premier ministre Justin Trudeau nommait la Franco-Ontarienne Mona Fortier au poste de ministre des Finances adjointe, responsable de la Prospérité de la classe moyenne.
Mona et la classe moyenne
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On ne sait pas encore ce que ça mange en hiver, une ministre responsable de la Prospérité de la classe moyenne, mais on sait qui est Mona Fortier.

Elle a été de toutes les batailles des Franco-Ontariens et il est permis de croire que, quelles que soient les tâches que le premier ministre lui donnera dans sa lettre de mandat, elle sera une voix forte pour nous au conseil des ministres.

Âgée de 47 ans, l’honorable Mona Fortier est née et a grandi à Ottawa dans une famille franco-ontarienne dont les lettres de noblesse ne sont plus à écrire. Son père, ex-professeur à l’École de commerce de l’université d’Ottawa, est lui-même issu d’une famille d’affaires francophone, Fortier Beverages, de Cochrane. Mona possède d’ailleurs un MBA de cette même université. Elle a été, entre autres, directrice des communications à la Cité collégiale et a dirigé son propre cabinet de communications. Elle a été élue députée d’Ottawa-Vanier lors de l’élection partielle de 2017, déclenchée après le décès de Mauril Bélanger.

Mona est la sixième ministre franco-ontarienne à siéger au gouvernement fédéral depuis 1945. Le premier était Lionel Chevrier (Stormont), nommé en 1945 au poste important des Munitions et Approvisionnements. La même année, Paul Martin père (Windsor) sera nommé ministre de la Santé où il jouera un rôle de premier plan en convainquant le premier ministre Saint-Laurent de créer le régime actuel d’assurance maladie. On devra ensuite attendre 1993 pour que Diane Marleau (Sudbury) entre au Cabinet en tant que ministre de la Santé. Elle détiendra plusieurs autres postes ministériels jusqu’en 1999. En 1997, Don Boudria (Glengarry-Prescott-Russell) devient ministre des Travaux publics. Et finalement, Mauril Bélanger (Ottawa-Vanier) devient ministre responsable des Langues officielles en 2004.

L’honorable Mona Fortier est donc la dernière d’une liste impressionnante de ministres qui ont joué des rôles importants en politique fédérale. Malgré le fait que la plupart n’étaient pas titulaires de ministères à vocation liée à la francophonie, tous ont toujours défendu nos droits. Un petit exemple parmi tant d’autres : en 1996 alors qu’un nouveau conseil d’administration tente de remettre sur pied le centre culturel Le Carrefour francophone de Sudbury, ils font appel à Diane Marleau. Celle-ci, alors ministre des Travaux publics, réussit à débloquer une somme de 50 000 $, qui a permis au centre d’éviter la faillite et de créer des programmes qui génèrent maintenant plus de fonds que les subventions gouvernementales. C’est ça être de notre bord.

Dans le climat politique actuel où tout le monde a peur de son ombre, une ministre ne pourrait probablement pas tirer une telle somme de son chapeau, même pour une bonne cause. Mais une chose est certaine, si Mona Fortier a la classe moyenne à cœur autant qu’elle l’a pour sa communauté franco-ontarienne, les Canadiens moyens sont entre bonnes mains.

Précision apportée en date du 4 décembre

Plusieurs lecteurs du Voyageur ont souligné que nous avons oublié quelques autres ministre franco-ontariens. Mme Fortier a en fait eu au moins quatre autres prédécesseurs dans la deuxième demie du XXe siècle : Paul J. DeVillers (Simcoe-nord), Jean-Jacques Blais (Nipissing), Robert René de Cotret (Ottawa-Centre), Pierre Poilièvre (Carleton).

Si nous en avons oublié d’autres, n’hésitez pas à nous en faire part.