Il y a des matières plus faciles que d’autres à enseigner en ligne. La musique fait certainement partie de celles qui demandent plus d’adaptation et d’imagination de la part des enseignants et des élèves.
L’enseignant des cours de musique et d’art visuel à l’École secondaire catholique La Renaissance (anciennement Franco-Ouest) d’Espanola, Jean-Yves Bégin, a trouvé son inspiration dans des vidéos en ligne et dans l’enseignement du compositeur sudburois Dan Bédard.
En examinant le curriculum des matières qu’il enseigne, il a rapidement réalisé au début du confinement que certaines choses seraient presque impossibles à faire, alors que de nouvelles possibilités se présentaient.
Il a commencé en présentant aux élèves des applications qui permettent d’apprendre les notes de musique et de se pratiquer à les reconnaitre, mais il voyait qu’il devait les stimuler un peu plus.
«Le problème, c’est que ce ne sont pas tous les élèves qui ont des instruments chez eux. Avec mes expériences passées et peut-être certaines choses que j’ai vues sur YouTube, ça m’a déclenché certaines idées.» Une de ces idées a été de lancer le défi à ses élèves de composer et de jouer un petit air musical avec n’importe quels objets qui les inspiraient dans leur maison. Certains ont demandé s’ils pouvaient avoir l’aide de quelqu’un d’autre dans leur famille pour créer des arrangements plus complexes.
Il a plus tard demandé aux élèves de reprendre leurs instruments improvisés afin de pratiquer des rythmes spécifiques. Une autre idée inspirée du web.
M. Bégin a suivi un cours de musique électronique avec Dan Bédard lors de ses études à l’Université Laurentienne, d’où il a tiré l’inspiration pour une autre activité donnée aux élèves. «On était allé prendre une marche de groupe autour du campus et le but c’était d’écouter des choses dans l’environnement et de décrire ce que tu entends.» Un exercice qui force «à vraiment utiliser tes oreilles», illustre M. Bégin.
Il a donc demandé à ses élèves de prendre une marche pour simplement écouter les sons ambiants et trouver des qualificatifs pour ceux-ci : «est-ce un son industriel, un son naturel, un son qui est agressif, un sou doux, etc.».
Un art
Jean-Yves Bégin s’est aperçu que la technologie lui imposait certaines limites dans le cours d’art visuel qu’il enseigne également. Il espérait montrer les principes des dégradés de couleurs par le biais de la vidéoconférence, mais «quand j’ai regardé à ma copie que j’ai envoyée de ma gradation de tons, disons que les trois premiers carrés étaient tous blancs».
Par contre, certains exercices qu’il utilise habituellement sont encore efficaces; comme demander aux élèves de dessiner des choses qu’ils voient autour d’eux.
Comme d’autres, M. Bégin s’attendait à ce que cette nouvelle situation ne dure pas très longtemps. De plus, dans son cas, il n’avait pas d’expérience en enseignement en ligne, «ç’a causé un peu de stress et d’anxiété de savoir comment ça va aller, si on sera capable de rejoindre tous les élèves et leur donner une bonne éducation.»