C’est comme rien dire
En tant que journaliste, on s’y est habitué, mais les réponses vagues et toutes faites des politiciens restent frustrantes quand on pose une question claire. À un tel point que l’on se demande à quoi servent les périodes de questions à la fin des conférences de presse.
Justin Trudeau nous en a servi un bel exemple lors de son rapide passage à Sudbury le 26 septembre. Toutes les questions sortant du sujet de la conférence de presse en cours recevaient des réponses comme : «Nous nous engageons à appuyer…» ou «Nous allons continuer de travailler avec…»
Rien de précis, que du flou. On peut comprendre la peur du faux pas. C’est tellement impressionnant le nombre de micros et de caméras qui suivent un chef de parti en campagne électorale, il n’y a pas de place à l’erreur. Mais ça n’enlève en rien à l’impression que les politiciens évitent les questions délicates.
Ah non! Ma question…
Vous pourrez lire en page 11 notre article au sujet de la visite de Justin Trudeau à Sudbury et sa réponse à la question que Le Voyageur lui a posé au sujet de la refonte de la Loi sur les langues officielles. Nous avions une deuxième question que nous aurions aimé lui poser, mais ça a été impossible, faute de temps : Est-ce qu’un gouvernement libéral taxerait finalement les géants du web?
On a tout de même eu la réponse la fin de semaine dernière lors du dévoilement du cadre financier du Parti libéral. Une forme de taxe sur les entreprises du web les plus riches est l’une de leurs solutions pour aller chercher des fonds supplémentaires pour payer leurs promesses.
Mais si l’argent est destiné à payer pour les promesses faites depuis le début de la campagne, que restera-t-il pour les médias d’information qui avancent exactement cette solution pour financer cet outil de la démocratie?
Enfin!
On disait dans l’éditorial de la semaine dernière que les chefs de parti avaient très peu parlé d’environnement. Tout a changé à la fin de la semaine avec les marches pour le climat.
Le chef conservateur, Andrew Scheer, est le seul qui ne s’est pas présenté à l’une des marches pour le climat. C’était peut-être une bonne idée. Il aurait très certainement été pris à partie par les manifestants et serait devenu la représentation des climatosceptiques, une cible en d’autres mots.