La SÉO et CFA Sudbury, en collaboration avec leurs partenaires, organisent l’évènement qui aura lieu du 23 au 25 février. Une occasion d’offrir de l’espace pour que les nouveaux et futurs arrivants et les employeurs se rencontrent, mais aussi de sensibiliser ces employeurs pour qu’ils comprennent qu’il y a du potentiel chez les candidats francophones.
Les recherches faites démontrent que les immigrants affrontent des défis économiques. Ils demandent un accompagnement pour réussir leur intégration.
«Nous avons entrepris des discussions avec nos partenaires spécialisés dans le domaine économique pour proposer des activités qui répondraient à ce besoin. Avec la Société économique de l’Ontario, nous avons décidé d’offrir une série d’activités, dont la foire de l’emploi francophone. Avec cette foire, on aimerait mettre en lien les candidats issus de l’immigration francophone avec les employeurs de la région», explique le coordonnateur des services en immigration du Centre de santé communautaire du Grand Sudbury, Moïse Zahoui.
Des employeurs seront au rendez-vous
Des employeurs classiques comme le Conseil scolaire catholique du nouvel Ontario et le Conseil scolaire public du Grand Nord de l’Ontario seront présents à la foire. «Ils vont recruter à différents types de postes à temps plein et à temps partiel : aux postes d’administration, de finances, d’éducation et d’emplois non spécialisés, comme l’entretien des locaux, des bibliothécaires, etc.», informe la conseillère en employabilité et en entrepreneuriat de la SÉO, Stéphanie Cotnoir.
Elle confirme aussi la présence à la foire des institutions financières comme la Caisse Desjardins et d’organismes comme le Centre Victoria pour femmes. Au rendez-vous, des organismes scientifiques aussi, comme Science Nord. Sans oublier des entreprises de métier comme Martin Roy Transport, une compagnie de transport routier au Québec et en Ontario.
Pendant trois jours, par vidéos, les employeurs vont se présenter, les candidats vont activer leurs caméras. Ils auront l’occasion d’échanger avec les employeurs et passer des entrevues individuelles. On leur donnera la chance de montrer ce dont ils sont capables. Ils peuvent s’inscrire en ligne jusqu’au 18 février sur https://cfasudbury.ca/foire-emplois/.
Difficultés pour trouver un travail pour les nouveaux arrivants
Les difficultés pour trouver un emploi pour les nouveaux arrivants à Sudbury sont de différents ordres. Entre autres, les normes qui régissent le marché du travail dans le Nord de l’Ontario sont différentes de ce qu’ils connaissent. Selon Stéphanie Cotnoir, la première difficulté est d’être outillé pour le marché du travail de la région. «Ils doivent savoir comment on fait pour chercher un travail, comment rédiger une lettre de demande d’emploi, comment faire le cv, etc.», explique-t-elle.
Le deuxième défi est l’unilinguisme des candidats. «Certains nouveaux arrivants se caractérisent par la non-maitrise ou la non-connaissance de la seconde langue officielle, l’anglais. Ceux-ci éprouvent des difficultés à percer le marché bilingue», dit Mme Cotnoir.
Les nouveaux arrivants ne connaissent pas assez bien la région. «Sudbury est une ville avec plusieurs arrondissements. Il y a des communautés environnantes comme Val Caron, Chelmsford, Hanmer, dans lesquelles il y a beaucoup d’offres en français. Souvent, les gens se limitent à Sudbury en cherchant un travail, sans découvrir les opportunités environnantes, accessibles par voiture à partir de Sudbury.»
Pour Moïse Zahoui, un autre défi est le fait de ne pas comprendre le code culturel dans la région dans le domaine de la recherche d’emploi. «Certaines gens d’origine africaine par exemple vont avoir des difficultés à être vendeurs. Ils ont des qualités, des connaissances, des compétences, mais ils rencontrent la difficulté de se vendre. Ils estiment que cela est prétentieux. Un accompagnement spécifique doit être mis en place dans ce cas pour les amener à comprendre et à s’approprier les outils nécessaires», fait-il remarquer.
Apprendre aussi l’anglais
La foire se déroulera en français. Pour des postes en français et d’autres bilingues. Stéphanie Cotnoir fait remarquer que la perception du terme bilinguisme en Ontario et au Québec ne fait pas référence aux mêmes éléments. Dans la perception de l’employeur en Ontario, être bilingue c’est parler l’anglais et maitriser un tout petit peu le français, dit-elle.
Stéphanie Cotnoir conseille ainsi aux candidats nouveaux arrivants d’apprendre aussi l’anglais. «Dans une communauté anglophone comme l’Ontario, il faut apprendre et parler l’anglais. Pas nécessairement pour le travail du poste occupé, mais pour aussi interagir avec les intervenants externes.»
L’activité entre dans le cadre du projet pilote de communautés francophones accueillantes. Les CFA font partie d’un projet pilote qui regroupe 14 communautés de toutes les provinces et des trois territoires (à l’exception du Québec). Ce projet vise à tisser des liens entre les personnes immigrantes et la communauté où elles choisissent de s’établir. Sudbury est l’une de ces communautés.