L’étude révèle que les taux d’infection étaient beaucoup plus faibles dans le Nord de l’Ontario et que les vagues d’infection dans cette région ne correspondaient pas à celles du Sud. Même dans le Nord, il y avait des différences dans les taux d’infection entre les bureaux de santé publique.
Les différences majeures entre le Nord et le Sud de l’Ontario expliquent ces différences. Les auteurs de l’étude évoquent deux canaux qui ont eu une incidence sur les régions.
Le premier canal est le rythme de propagation dans la communauté et la vulnérabilité de la population à devenir gravement malade et à possiblement mourir. Le deuxième canal touche les répercussions économiques sur les deux régions en raison du virus lui-même et de l’incidence des mesures de santé publique.

Nouveaux cas de COVID-19 déclarés pour 100 000 personnes, Nord et Sud de l’Ontario, de février 2020 à aout 2021
Répercussions de la COVID-19 sur le marché du travail
Les auteurs ont interprété les données sur l’emploi pour analyser la situation. La première vague de COVID-19, selon le rapport, a entrainé une réduction de l’emploi très légèrement moins importante dans le Nord de l’Ontario que dans le reste de la province, puisqu’elle était déjà en pente descendante. De plus, la reprise a été plus rapide dans la région après celle-ci, pendant l’été 2020, probablement en raison de la nature cyclique des emplois.
Cependant, les deuxième et troisième vagues ont été plus dommageables pour la région, avec une chute de l’emploi beaucoup plus importante et une durée plus longue, puisque ces vagues y ont été plus rapprochées. En juin 2021, l’emploi dans le Nord de l’Ontario se situait environ 4 % en deçà des niveaux prépandémiques et n’avait toujours pas connu de reprise, contrairement au reste de la province.
Il y a eu des différences à d’autres niveaux. Par exemple, les répercussions de la COVID-19 sur l’emploi chez les hommes ont été plus graves que chez les femmes dans le Nord, ce qui est contraire au reste de la province. Ce constat s’explique peut-être par une plus grande présence des femmes dans les emplois du secteur public dans le Nord de l’Ontario, une catégorie où il y a eu moins de pertes d’emploi.
Les travailleurs autonomes ont aussi eu plus de difficultés.
Se prémunir pour l’avenir
L’un des objectifs de ce rapport est d’armer les décideurs, les praticiens communautaires, les propriétaires d’entreprises et autres pour les crises potentielles à venir.
Dans l’ensemble, les auteurs du rapport montrent que la pandémie a durement frappé l’économie de l’Ontario. Ces répercussions, comme ils le précisent, variaient selon les régions. Ils suggèrent qu’à l’avenir, ces différences régionales soient reconnues et prises en considération dans l’établissement des politiques de santé publique.
Ils recommandent aussi que les futures réductions des dépenses publiques tiennent compte de l’effet négatif disproportionné qu’elles auront sur le Nord de l’Ontario, une région déjà caractérisée par des revenus relativement faibles.