
Le professeur Amadou Ba
«Je suis content de voir une telle nouvelle, surtout que nous sommes en plein Mois de l’histoire des Noirs», lance d’emblée le professeur d’histoire à l’université Nipissing, Amadou Ba. «J’espère que c’est une décision qui va être prise très au sérieux et respectée par tout le monde.»
Les écrits et les conférences de M. Ba portent sur l’histoire des noirs du Canada et comment elle est trop souvent passée sous silence. Il fait partie de ceux qui demandent à ce que cette histoire soit ajoutée comme matière à l’école, comme les gouvernements l’ont fait pour les cultures autochtones du Canada.
«J’espère que les autres provinces suivront le pas de l’Ontario, dit-il. «L’éducation, c’est vraiment l’arme la plus efficace pour changer les mentalités.»
Pour lui, c’est simplement une question de «justice rendue», puisque les noirs sont eux aussi présents sur le territoire canadien depuis 400 ans. «Ce n’est pas l’histoire des Noirs, c’est d’abord l’histoire du Canada.» Une histoire qui touche tout le monde, car, de son point de vue, cette partie de l’histoire n’est pas associée à l’anglais ou au français.
Il ne considère néanmoins pas le combat comme étant terminé. Il le sera seulement lorsque l’enseignement de l’histoire des Noirs au Canada sera obligatoire partout.
Le financement du ministère de l’Éducation de l’Ontario permettra à la Coalition nationale afro-canadienne contre la haine, l’oppression et le racisme (ANCHOR) de créer des guides pédagogiques, des trousses pour encourager les discussions et les réflexions, des vidéos, des photos et des webinaires. Ces ressources seront disponibles pour les enseignants de la 1re à la 6e année et pour les enseignants d’histoire et de géographie en 7e et 8e année.
On souhaite faire connaitre aux élèves les leadeurs canadiens noirs dans tous les domaines, «mais aussi à reconnaitre la discrimination dont ces derniers ont été victimes et les défis que beaucoup ont dû relever», peut-on lire dans le communiqué.