Le Voyageur a discuté avec la rectrice le 9 juin, au lendemain de l’annonce d’une entente-cadre avec la province pour la vente de propriétés. Comme le prévoit le plan de sortie de la LACC, le gouvernement achètera des terres et édifices de la Laurentienne pour un montant maximum de 53,5 millions $. Montant qui servira à rembourser les créanciers au plus tard à la fin 2025.
Les propriétés visées sont la Résidence Est, le Centre pour la vitalité des lacs Vale et l’édifice du bassin d’alimentation, l’Université de l’École de médecine du Nord de l’Ontario (ÉMNO), l’édifice des sciences de la santé et l’édifice de la sécurité et de l’entretien.
Ces édifices et les terrains qui les entourent feront l’objet de négociations entre le gouvernement et l’Université pour leur vente et leur utilisation future. Par exemple, est-ce que la Laurentienne pourra payer un loyer et continuer d’utiliser l’édifice de la sécurité et de l’entretien ou devra-t-elle le quitter?
Mme Embleton confirme qu’aucun sentier n’est visé par l’entente, qui couvre 9 % des 750 acres qu’occupe l’Université. «En quelque sorte, ça a été une bonne occasion de reconfirmer l’importance de ces sentiers pour la communauté. Elle est sortie en disant qu’il fallait préserver les espaces verts», dit Mme Embleton.
Voyageur : Qu’est-ce qui vous a marqué le plus de l’Université depuis votre arrivée?
Sheila Embleton : La loyauté, l’enthousiasme et le désir des employés de voir la Laurentienne réussir. Les étudiants sont aussi très enthousiasmes. L’atmosphère est bonne, les gens veulent contribuer et aller de l’avant.
Vous avez embauché des firmes pour diverses réflexions. Quels seront leurs objectifs principaux?
Il y a deux projets en cours. Le premier est la transformation des opérations. Il s’agit de moderniser tous nos systèmes et procédés. Nous avons beaucoup de procédés qui sont encore sur papier; ils peuvent prendre plus de temps, se perdre, etc. Ce n’est pas très efficace. Un système informatique sera plus fluide et efficace pour tous les professeurs, les étudiants et le personnel.
L’autre est une planification stratégique. Ce n’est pas seulement pour le côté de l’enseignement, mais surtout pour ça. Quelle sorte d’université devrait être la Laurentienne? Avons-nous le bon mélange de programmes? Devrions-nous pencher plus vers certains domaines? Devrions-nous ramener quelques-uns des programmes ou domaines qui ont été éliminés? Comment pouvons-nous être plus attirants pour les gens à l’intérieur et à l’extérieur de la région? Tout ce genre de questions à propos de l’orientation de l’Université. La communauté sera invitée à participer à cette réflexion.
Les rapports du NOUS Group avaient aussi des recommandations pour le Sénat et le Conseil des gouverneurs. Des choses ont été faites déjà, que reste-t-il à faire?
Nous n’avons pas un processus formel pour ces éléments pour l’instant. Le Sénat n’a pas encore vraiment commencé à examiner les suggestions en détail, mais je crois qu’ils vont commencer bientôt. Des suggestions pourraient aussi ressortir des processus de transformation et de planification stratégique. Mais la transformation de la gouvernance sera dans l’agenda dans l’avenir. Il y a tout de même une limite sur ce que l’on peut faire en même temps.
Avez-vous pensé à relancer ou créer des programmes en français?
C’est plus une question de regarder vers où nous devons aller. Ce dont nous avons besoin. Et ce sont les mêmes questions pour les programmes en anglais. Je préfère penser à recréer des programmes, plutôt que de les relancer, parce qu’ils seraient différents, mis à jour et modernisés.
Depuis que vous êtes en poste, avez-vous eu la chance de parler avec des représentants de groupes francophones?
J’ai rencontré des gens de l’Université de Hearst, mais nous n’avons pas discuté de choses de grande importance. Mais je rencontre le recteur de l’Université de Sudbury, Serge Miville, une fois par mois. Nous discutons de toutes sortes de choses. Nous avons une bonne relation. Il est venu à nos cérémonies de remise de diplômes.
En fait, nous avons commencé hier à discuter de façon un peu plus spécifique avec nos équipes sur des façons de coopérer. Comme la meilleure façon de partager l’espace, puisque nous sommes voisins. Comment partager par exemple les installations sportives, quel genre d’ententes de services aurait-on. Nous avons commencé à faire une liste. La réflexion se fera en parallèle de nos propres réflexions stratégiques.
L’idée est de travailler ensemble au bénéfice de tous les étudiants de la région et les autres joueurs.
Est-ce que vous voyez aussi un partage de cours et de programmes?
Je ne crois pas que nous savons encore comment nous allons organiser ça. Mais nous savons que nous ne pouvons pas avoir de dédoublement. Nous allons devoir trouver des façons de collaborer et de partager. Nous voulons aussi être certains que les étudiants puissent passer d’une université à l’autre facilement pour suivre des cours.
Nous cherchons aussi des façons de collaborer avec d’autres établissements bilingues, comme l’Université d’Ottawa et le Collège Glendon, par exemple avec des cours en ligne.
Dans Le Voyageur du 14 juin, Mme Embleton répond aussi à des question sur les relations de l’Université avec les francophones et le rôle, ou non, des universités bilingues dans l’assimilation. Pour ne rien manquer, abonnez-vous.