Francophonie, communauté, leadeurship : voilà trois des principes présents dans l’esprit de Charlotte Lavictoire et des autres membres du conseil d’administration de la Fondation communautaire du Témiskaming au moment de prendre des décisions.
Inaugurée en mars 1990 par Laurent Bélanger d’Earlton, la Fondation est un outil de développement communautaire qui se veut rassembleur. «Une fondation est un puissant levier économique et une affirmation pour les francophones du Témiskaming», disait M. Bélanger.
«La Fondation cherche des moyens d’intégrer tout le monde à la communauté. Ça crée un sentiment d’appartenance et de fierté», explique sa fille, Charlotte Lavictoire, membre du CA depuis 30 ans. Elle en est présentement la secrétaire.
De nombreux projets
En 30 ans, la Fondation a contribué financièrement à des projets ponctuels, à court, moyen et long terme. Elle a permis de bâtir l’édifice du Centre de santé communautaire à Earlton. En ces temps de pandémie, la Fondation paye les frais supplémentaires de désinfection.
La Fondation a également financé la construction de deux édifices à quatre logis dans le village d’Earlton. Le plus récent est entièrement adapté pour les personnes à mobilité réduite. Une des locataires, Ghislaine Gravel, ne tarit pas d’éloges : «On est chanceux d’avoir la Fondation qui nous a bâti des logis ultras bien, aménagés avec soin. On en trouve en ville, mais dans un petit village, c’est rare! Je n’ai rien de négatif à dire; tout va bien.»

Implications en éducation
La Fondation s’implique également en éducation en remettant 9300 $ de bourses à l’École secondaire catholique Sainte-Marie et 1500 $ à l’École catholique Assomption d’Earlton. L’objectif ultime est de promouvoir le leadeurship francophone : «Tu programmes le jeune à penser plus loin que juste pour lui-même et il va vouloir redonner», témoigne Charlotte Lavictoire.
En partenariat avec le Conseil scolaire catholique de district des Grandes Rivières, la Fondation subventionne des revues éducatives pour 950 élèves des sept écoles françaises du Témiskaming. Ce programme, baptisé J’aime lire, coute 19 500 $. Laurent Bélanger disait : «Si tu apprends à lire tôt, tu vas toujours lire.»
Pour encourager les parents d’Earlton à envoyer leurs enfants à l’école du village, la Fondation leur propose de cotiser à son Régime enregistré d’épargne-études (REÉÉ). Elle offre aux parents de doubler leur contribution de 10 $ par mois au RÉÉÉ, et ce, à partir de la maternelle. L’élève en 8e aura accumulé au moins 3 000 $ pour ses études postsecondaires. L’argent est déposé à la Caisse populaire d’Earlton : une façon de fidéliser une jeune clientèle.
«Pour la Fondation, notre message c’est : “Ta communauté t’a soutenu durant toute ta jeunesse et quand tu seras en mesure de le faire, tu pourras redonner à la communauté. » On espère aussi qu’il ou elle conservera sa francophonie et épousera la cause», ajoute Mme Lavictoire.
Le Camp jeunesse annulé
La Fondation apporte du soutien à des évènements annuels et ponctuels comme le Festival des Folies Franco-fun, la troupe de théâtre Grouille ou Rouille, le tournoi de golf de l’ACFO-Témiskaming et le festival d’hiver d’Earlton.
Il y a eu d’autres projets, comme l’achat de l’ancienne épicerie d’Earlton, le cimetière et le columbarium du village et l’achat de matériel pour un cours en robotique à l’École secondaire catholique Sainte-Marie. Cette année, le Camp d’été jeunesse en marche devait bénéficier de la Fondation, mais le projet est remis à cause de la COVID-19.
Le capital de la Fondation s’est constitué au cours des années de dons de particuliers, de legs et du revenu généré par le tirage annuel d’un énorme véhicule récréatif. Le tirage se fait en partenariat avec le Club Lion d’Earlton et les profits sont divisés en deux.
«Le capital est aussi humain. Dans chaque projet, la communauté participe en donnant du temps et du matériel», souligne Charlotte Lavictoire.
Elle-même adore s’impliquer dans tous ces projets, qui la gardent motivée. «Je suis membre du CA de la Fondation depuis 30 ans et chaque projet, chaque évènement que nous lançons ou parrainons est aussi captivant que le premier. La valeur du bénévolat est incontestablement le moteur qui mène une communauté et sa vraie valeur est sous-estimée. Quelle force dynamique, quelle richesse se retrouvent en chacun de nous! La Fondation, ses œuvres et ses projets nourrissent ma créativité et mon désir de redonner au prochain comme rien d’autre dans ma vie communautaire.»