Le service ConnectAinés était en chantier depuis le mois de janvier et devait être lancé en juin ou juillet. L’isolement encore plus important des ainés provoqué par la pandémie a encouragé la Fédération des ainées et ainés francophones du Canada (FAAFC) et la Fédération des ainés et retraités francophones de l’Ontario (FARFO) a devancé le lancement au 4 mai.
Le phénomène de l’isolement social des personnes âgées est bien connu à la grandeur du pays. Que ce soit parce qu’ils n’ont plus de famille, que leur famille leur rende visite trop peu souvent ou qu’ils aient été oubliés, cette situation vient avec une grande détresse psychologique.
Malheureusement, une chose que le Livre blanc sur le vieillissement des francophones en Ontario — une collaboration de la FARFO et de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario — a prouvée, c’est que nous avons trop peu de données sur les ainés francophones. Donc, difficile de savoir combien exactement vivent dans cette situation.
Origines
ConnectAinés est inspiré d’une expérience de la Fédération des ainés franco-albertains, qui a débuté en mai 2019. Eux-mêmes s’étaient inspirés de Seniors’ Center Without Walls, un service téléphonique né aux États-Unis, mais qui existe maintenant ailleurs; les Services de santé du Timiskaming en ont une version. En Alberta, et maintenant au Canada, on y a ajouté la possibilité de se connecter aux séances par internet.
En Alberta, les résultats sont déjà satisfaisants. À la mi-mars, de 3 à 6 personnes participaient aux rencontres et discussions. Depuis le début de la pandémie, ils ont augmenté le nombre de séances et la participation a quand même doublé.
Qu’est-ce qu’on y trouve?
Cinq types d’activités sont prévus pour le service.
Il y aura des groupes de discussion, qui sont limités à une douzaine de personnes. On pourrait y voir des groupes réservés aux femmes ou aux hommes, des clubs de lectures, des rencontres sur un champ d’intérêt ou pour une région en particulier.
Il y aura également des conférences d’information; celles-ci permettraient peu d’interaction entre les auditeurs et le présentateur.
«Par contre, on veut faire aussi des ateliers de formation ou d’information. Ça pourrait être un atelier donné par quelqu’un du monde de la santé qui vient parler de comment gérer quelqu’un qui a le Parkinson ou quelqu’un qui a un début d’Alzheimer», donne en exemple le responsable du projet pour la FARFO, Claude Sauvé. Ce troisième type d’ateliers permettrait davantage d’échanges entre participants et présentateurs.
On prévoit aussi des conférences plus ludiques, comme des récits de voyage ou sur un passetemps.
Finalement, il y aura des sessions d’activités, comme des exercices. «En Alberta, ils ont beaucoup de succès avec leurs sessions de méditation de groupe», illustre M. Sauvé. Il mentionne également des exercices qui peuvent être faits avec une chaise — et le téléphone — comme seul outil.
Pendant la pandémie, le service peut même être utilisé par des groupes qui ne peuvent plus se rencontrer en personne et, qui sait, leur permettre de rejoindre plus de participants. M. Sauvé donne en exemple un groupe de courtepointes de Casselman qui a demandé si elles pouvaient utiliser le service pour se rencontrer virtuellement. M. Sauvé précise que c’est possible, mais les règles exigent que d’autres personnes puissent se brancher à l’activité.
L’équipe de la FARFO est donc ouverte aux propositions et aux suggestions d’ateliers qui pourraient intéresser les ainés. À l’image du groupe de courtepointes, un club d’âge d’or pourrait utiliser ConnectAinés pour relancer, dans une forme différente, certaines activités ou groupes.
Comment rejoindre tout le monde?
Le très jeune programme est loin de rouler au maximum de sa capacité en ce moment. On cherche à la fois des activités et des participants pour les six régions de l’Ontario. «Il y a une période pour développer l’habitude. Aussi, dans notre cas, puisqu’on veut faire des vidéoconférences, que l’on veut faire des ateliers où l’aspect visuel peut être parfois important, il va y avoir l’apprentissage de l’utilisation», de la formation et du soutien, note Claude Sauvé.
Dans la région d’Ottawa, un partenariat avec un centre pour ainés qui avait déjà des ateliers à distance et une base d’abonnés a permis de lancer l’aventure plus rapidement. Dans le Moyen-Nord et le Grand Nord de l’Ontario, le calendrier contenait, la semaine dernière, seulement une activité provinciale.
La pandémie empêche également les coordonnateurs régionaux — M. Sauvé est le coordonnateur dans l’Est, Micheline Lalonde l’est pour le Nord — de faire des présentations à des groupes de gens. Alors le départ est plus lent. Ils espèrent pouvoir les reprendre plus tard.
«On va se donner plusieurs mois pour évaluer tout ça, mais on voit déjà qu’une fois qu’ils ont pris le gout, qu’ils ont vu que c’était facile de se connecter, les gens sont très heureux de l’expérience», mentionne M. Sauvé.
Ce démarrage plus lent a été prévu dans le projet et le financement par Nouveaux Horizons pour les ainés est assuré pour les cinq prochaines années.
Comment se connecter
ConnectAinés est accessible par internet et par téléphone. Dans les deux cas, on tente de simplifier au maximum la démarche de branchement. Puisque le nombre de places est souvent limité, il faut absolument s’inscrire à l’avance aux activités.
L’horaire des activités de l’Ontario est disponible à l’adresse farfo.ca/connectaines.
Pour participer par vidéoconférence par internet, vous recevrez un courriel avec un lien pour vous brancher à la conférence Zoom après votre inscription.
Par téléphone, vous pouvez composer le 1-800-819-2336, poste 2058 et laisser un message indiquant vos coordonnées et le titre de l’activité qui vous intéresse. De plus, si vous craignez d’avoir de la difficulté à vous connecter, vous pouvez demander que l’on vous appelle le jour de l’activité. Vous pouvez même demander à quelqu’un d’autre de vous inscrire et indiquer qu’on vous appelle pour l’activité.
Ce texte, et d’autres, sont apparus dans la section spéciale sur le Mois des ainés du journal Le Voyageur du 27 mai 2020.

