Marc Lauzon explique qu’il a toujours remarqué que lorsqu’on parle de l’histoire des francophones à Sudbury, on fait mention de l’arrivée de la radio d’État en 1978 avec CBON. «Mais on ignore souvent le fait que la radio francophone privée CFBR existait bien avant. On parle très peu de cette radio-là qui était écoutée par les francophones à Sudbury, qui était au service de la communauté», déclare-t-il.
M. Lauzon souligne que la majorité des gens qui ont vécu l’expérience de CFBR depuis le début ne sont plus là pour raconter l’histoire. «Mon père est le dernier détenteur d’informations. Il était là dans les tout débuts. Il a vu la transition de la radio. J’ai trouvé qu’il est important d’aller chercher toutes les anecdotes, les souvenirs, les histoires qu’il pouvait me raconter par rapport à ça. Dans l’entremise me sont arrivés quelques noms, quelques recommandations de gens qui auraient peut-être d’autres anecdotes à offrir», ajoute Marc Lauzon.
Il communique depuis avec tous ceux qui détiennent de l’information sur la radio se trouvant un peu partout dans le pays.

Jean-Pierre et Marc Lauzon
La plupart des gens qu’il contacte sont ceux qui ont œuvré à la radio entre les années 1970 et 1980. Des nouvellistes, des journalistes, des animateurs, le directeur musical, entre autres.
«Avec grande surprise, j’ai été capable de joindre un grand nombre de personnes qui étaient très heureuses d’apprendre que j’avais un projet de recherche pour parler de leur histoire. Certains d’entre eux ont une mémoire incroyable. Ils ont sorti des détails minutieux par rapport aux horaires, le nom des émissions, qui animait quoi, de quelle heure à quelle heure», confie-t-il au Voyageur.
Il compte entre 12 et 15 collaborateurs prêts à partager ce qu’ils savent du fonctionnement et des réalisations de la première radio francophone de Sudbury.
Une histoire de famille
Le projet de recherche entrepris par Marc Lauzon est un projet pensé pour la passion que lui et sa famille ont pour la radio. La radio, c’est un domaine qu’il maitrise. Animateur, il a connu deux réalités du travail radiophonique. Il a œuvré du temps des bobines, des cassettes, des cartouches et du montage avec lame de rasoir. Il a ensuite vécu la période de la technologie «qui permet de faire en quatre minutes ce qui prenait quatre heures de temps dans le passé».
La recherche montrera que les animateurs d’aujourd’hui vivent une réalité très différente, facilitée par la technologie.
La radio CFBR (Canadien français Baxteur Ricard) — les deux dernières lettres représentant donc les initiales de son propriétaire et fondateur — a un lien avec la famille Lauzon. En provenance de Montréal, Jean-Pierre Lauzon est arrivé à Sudbury en 1964 pour être animateur à la radio, où il restera pendant une quinzaine d’années.

Marc Lauzon accompagnait souvent son père à la station quand il était jeune.
«Il animait une émission du dimanche matin, de 6 h à midi. Et moi, tout jeune, je l’accompagnais à la radio quand il allait faire ses émissions. Finalement, en 1990 je me suis aussi joint à CFBR» raconte Marc Lauzon.
C’était au moment où la radio se transformait en un réseau pour tout le Nord et qu’elle changeait de nom. Elle devint CHYC-FM, avant de devenir Le Loup FM en 2008 et que les Sudburois écoutent aujourd’hui.
Le résultat… peut-être dans un an
Le concepteur du projet aimerait le réaliser le plus vite possible. Mais il est difficile de préciser, pour l’instant, exactement quand le travail sera terminé. «C’est comme quand on entreprend un projet de rénovation d’une maison. Quand on ouvre un mur, on ne sait jamais ce qu’on peut trouver derrière le mur. Je me donne le temps de faire le tout au complet et d’avoir communiqué avec les gens, pour ramasser le plus d’informations possible. Mais je ne voudrais pas que ce soit un projet qui s’éternise», dit-il.
Marc Lauzon souhaite que son père, qui prend de l’âge et qui a joué un grand rôle à cette radio, puisse voir le produit final. Il se donne encore un an pour effectuer le travail, mais «le temps le dira selon les informations que j’aurais recueillies et les gens qui vont continuer à m’envoyer des données».