le Mercredi 23 avril 2025
le Mercredi 26 mars 2025 6:45 Francophonie

Les écoles francophones: combat culturel

Drapeau Franco-ontarien.  — Photo : Aspen Law
Drapeau Franco-ontarien.
Photo : Aspen Law
École secondaire Cité-Supérieure, Marathon
Les écoles francophones: combat culturel
00:00 00:00

La français est profondément enraciné dans la culture canadienne. Il est l’une des deux langues officielles du pays. Cependant, aujourd’hui, il est légèrement en déclin. Ceci souligne d’abord l’importance de l’éducation en français.

Par contre, comment est-ce qu’on peut promouvoir ceci dans des villes principalement anglophones?

Le français au Canada, notamment en Ontario, est en baisse continuelle. Statistique Canada à mené une étude en 2021 avec l’objectif de catégoriser des faits sur la langue française.

Ils ont déterminé que le pourcentage d’Ontariens qui pouvaient maintenir une conversation en français était de 11,1%, contrairement au seuil de 11,5% en 2016.

On devient alors plus conscient de l’importance de préserver la langue, incluant la culture et l’histoire qu’elle englobe. La partage de la culture française et franco-ontarienne devient alors essentielle  à la conservation de la langue.

Le rôle des écoles francophones, particulièrement dans des communautés anglophones, est essentiel pour combattre la baisse de l’utilisation de la langue française. Mais ce n’est pas toujours simple. Selon Julie Cyr, directrice de l’École secondaire Cité-Supérieure à Marathon, les écoles francophones font face à plusieurs défis uniques.

«Se faire voir en générale est difficile. Ça prend beaucoup d’initiatives, puis de ténacité pour profiter des occasions qui existent. Mais souvent on doit créer les occasions nous-mêmes», décrit la directrice.

La forte présence de culture anglophone peut contribuer à ces obstacles. «On a un manque de références culturelles, à cause qu’on est tellement une petite communauté francophone.

C’est difficile de s’identifier avec, alors qu’on n’est pas beaucoup exposé à la culture francophone», poursuit Mme Cyr.

Ce sentiment est repris par Patrice Aurélien Nkee, un professeur de français à l’École secondaire Cité-Supérieure.

Il observe chez certains élèves pendant sa carrière qu’«ils n’en voient pas l’utilité (de la langue français) et n’ont jamais eu de problèmes à le faire en anglais».

Mais s’agit-il simplement d’un manque de nécessité de la langue pour les jeunes, ou existe t’il d’autre facteurs en jeu? Selon Tania Reid Watson, la directrice des services pédagogiques pour le Conseil scolaire du Grand Nord, il y a d’autres éléments: «Pour les adolescents, je dirai que c’est l’insécurité linguistique qui est le plus grand obstacle pour eux.

Les adolescents qui s’inscrivent aux écoles de langue française ont déjà un sens d’appartenance à la culture française et valorisent l’école de langue française. C’est plutôt un manque de confiance qui impose des défis pour nous.»

La dissociation culturelle de la francophonie est évidente, et souligne un manque d’urgence quant à la disparition graduelle de la langue. Quand on est entouré par l’anglais constamment, on devient aveugle à l’utilité du bilinguisme.

Les écoles françaises comme Cité-Supérieure deviennent d’abord des ports culturels. Ils jumellent l’apprentissage en français avec la culture anglophone locale, renforçant le connexion de ces deux parties de l’identité canadienne.

«Le Canada a une histoire riche qui inclut le peuple français. Pour moi, c’est encore plus important de tisser la culture de nos ancêtres dans nos parcours éducatifs. Une langue est une langue, mais c’est l’appartenance culturelle qui doit être comprise et valorisée.»

Même s’ils sont confrontés à divers problèmes, les écoles francophones sont une célébration de la culture et de l’histoire canadienne. Ils sont un exemple brillant du multiculturalisme et de l’acceptation pour laquelle le Canada est connu.