le Mercredi 23 avril 2025
le Dimanche 30 mars 2025 6:45 Francophonie

Briser l’isolement des Francophones, une rencontre à la fois

Jessie Léveillé et Carole Blaquière du Centre francophone de Sault-Sainte-Marie. —  Photo: Isa Michaud
Jessie Léveillé et Carole Blaquière du Centre francophone de Sault-Sainte-Marie.
Photo: Isa Michaud
Pour le mois de la francophonie, le Centre francophone de Sault-Sainte-Marie et le Centre d’éducation et formation pour adultes ont offert deux activités de rencontre pour jaser, dans des bars et cafés de la ville.
Briser l’isolement des Francophones, une rencontre à la fois
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Une rencontre au Café Mane St.

Parmi les participants de cette rencontre du 21 mars dernier, se trouvaient des piliers de la communauté qui avaient à une époque où l’autre œuvré pour la continuation de la présence francophone dans cette ville d’acier limitrophe des États-Unis. Parmi eux, trois anciennes présidentes du Centre francophone de Sault-Sainte-Marie (CFSSM,) Lise Joyal, accompagnée de son bras droit, Chantale Santerre, Suzanne Salituri, accompagnée de sa fille Stéphanie, et Nicole Torgerson, ainsi que le président par intérim, Jessie Léveillé. Il y avait plusieurs nouveaux arrivants, dont Valérie Whalen, une entrepreneure originaire de Hearst, qui travaille à développer son entreprise d’exercice sportif, Otter’s House, Premkumar Mohana Selvam, un nouvel arrivant originaire de l’Inde employé du Centre d’éducation et formation pour adultes (CÉFA,) et Vejiata Romootur Natoo, originaire de l’île Maurice, employée au département des services sociaux du gouvernement de l’Ontario. 

De plus, trois septuagénaires, Jean-Marc Pelletier, Lise Roy et son époux, qui soutiennent la francophonie depuis toujours, par leur engagement continu. Il y avait aussi la relève, un jeune franco-ontarien, Tristan Tremblay, qui vient de se joindre au conseil d’administration du Centre francophone.  

Adorer l’atmosphère des petites villes

Le chef exécutif du café Mane Street, M. Ravi Kovid Raj, raconte son parcours. «J’étais venu pour étudier mais j’ai choisi la ville de Sault-Ste-Marie, parce que j’aime bien la nature, les activités de plein air, j’aime mieux l’atmosphère des petites villes. Si j’étais à Toronto, je passerais mon temps à faire la navette, dans le trafic. C’est très cool la ville ici, j’aime bien. Un de mes amis m’a aussi parlé de l’École Écho-des-Rapides où ils ont besoin d’enseignants à temps partiel, et je me suis dit pourquoi pas. J’ai postulé et j’ai commencé là-bas et j’adore l’enseignement.»

 

 

Le français me manquait

M. Jessie Léveillé est président intérimaire depuis quelques mois au CFSSM. Un homme connu pour son souci de représentation culturelle, il travaille comme bénévole au Conseil d’administration du Centre francophone de Sault-Ste-Marie depuis quelques années.

«Je suis né dans une famille francophone, on était une famille bilingue à New Liskeard, à Temiskaming Shores. J’étais toujours atour de mes grands-parents francophones. J’ai fait mes études en français au Collège Boréal et à l’université Laurentienne, en administration des affaires. Mais j’avais pas réalisé l’importance de ma culture jusqu’à ce que je déménage à Fort Frances. Une fois-là, j’ai réalisé qu’il n’y avait presque pas de français là-bas. Ça se perd assez vite. J’ai compris que le français me manquait», dit-il.

S’impliquer dans la francophonie

Pour la coordonnatrice du CFSSM, Mme Carole Blaquière, une entrepreneure dynamique qui est au gouvernail de Blaq Bear Adventures, c’est l’attrait de parler français et l’expérience de travailler avec la communauté francophone qui l’intéressait beaucoup.

«Mes parents sont d’ici, ils sont francophones, mais j’ai été élevée en Alberta sur les bases de l’aviation royale canadienne. J’ai déménagé souvent. Puis j’ai déménagé ici en 2007 pour l’ouvrage. J’ai travaillé dans le milieu forestier pendant 10 ans, puis quand le projet pour lequel je travaillais a pris fin, j’ai décidé de rester et de commencer ma compagnie de tournées,» raconte Carole Blaquière.

Le club des aînés Joie de Vivre

Représentant les aînés de la région, Mme Torgerson s’adresse au groupe réuni pour le mois de la francophonie. «J’ai toujours voulu garder ma langue. Je viens de Trois-Rivières, je suis à la retraite depuis 18 ans.  Je travaillais pour les services en français de la région d’Algoma. Je suis la vice-présidente du club des aînés, le club Joie de Vivre. Nous avons offert un café chantant dernièrement qui a été un succès spectaculaire. J’attendais  une quarantaine de personnes, et on a eu 69! On a vraiment eu beaucoup de plaisir et on me demande d’en faire un autre.»

Un club de musique

Pour un jeune francophone à Sault-Sainte-Marie, il y aurait de la place à l’amélioration d’activités francophones pour les jeunes. «Ça fait quatre mois que je fais partie du Centre d’administration. Ce genre d’événement ici, c’est plus approprié pour les personnes plus âgées. Il n’y a presque rien ici pour les jeunes francophones. Je pense à lancer un club de musique francophone. Ce serait bien, la musique apporte tout le monde ensemble. On pourrait encourager les jeunes à apprendre de nouveaux instruments, de la batterie, de la guitare, et du piano.»

Les plans pour l’avenir

La communauté de Sault-Ste-Marie collabore avec tous les niveaux de gouvernement depuis des décennies pour l’avancement francophone de la région, elle porte à elle seule une grande charge. «On porte beaucoup sur nos épaules, on veut faire plus, mais des fois on a seulement nos deux mains. On s’entraide beaucoup, le Centre francophone et le CÉFA. On compte aussi sur nos bénévoles et on est très chanceux, nos bénévoles nous aident beaucoup», explique Mme Tiziana Principe, Directrice du Centre d’éducation et formation aux adultes.

Elle poursuit : «C’est sûr qu’un de nos gros objectifs, c’est de chercher plus de financement pour engager plus de personnel, pour nous aider parce qu’on a des gros projets. Ce personnel serait essentiel à mener nos objectifs. Malgré nos capacités limitées, on participe beaucoup à plusieurs comités, par exemple dans le domaine de la santé et de l’immigration. On est prêt, on a des compétences pour le faire, mais malheureusement on est seulement une personne et on ne peut pas toujours répondre à toutes les demandes.» 

Les contacts avec les dirigeants politiques s’améliorent avec une belle communication depuis quelques années, affirme Mme Principe. «M. Terry Sheehan vient juste de nous souhaiter bonne journée de la francophonie. On essaie d’avoir plus de contacts avec d’autres organismes dans l’Ontario français. On a une très belle relation avec le maire M. Shoemaker. Côté immigration, le CÉFA commence à donner certains services d’établissement, on est en train de développer des cours de perfectionnement des compétences et on aborde des  thèmes comme la francisation, la vie canadienne.»