le Mercredi 23 avril 2025
le Jeudi 18 juin 2020 4:10 Sports

Réinventer la couverture sportive en temps de pandémie

Redoubler d'imagination quand la matière première disparait
Réinventer la couverture sportive en temps de pandémie
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Si le travail des journalistes n’a pas tellement changé pendant la pandémie — les sujets possibles se sont plutôt agglutinés autour d’un point commun — on ne peut pas en dire autant des journalistes sportifs. Alors qu’ils couvrent habituellement des évènements très précis, la disparition de ces derniers les forces à faire preuve d’innovation et de créativité pour repérer des sujets.

Le reporteur indépendant Randy Pascal se réinvente pour alimenter la section des sports de plusieurs médias anglophones du Grand Sudbury. Réputé pour sa couverture de championnats, de tournois et pour ses profils d’athlètes, M. Pascal a plus de temps ces jours-ci pour réfléchir sur l’angle des histoires qu’il souhaite raconter, ou pour trouver des histoires.

Malgré certains défis, il dit néanmoins réussir à développer des pistes de reportages uniques qui misent sur autre chose que des annulations d’évènements ou sur les effets de la COVID-19 dans le monde des sports.

«J’ai vraiment aimé avoir un peu plus de flexibilité dans mon horaire. Je me donne plus de temps, je fais plus de lecture pour faire ma recherche au niveau de l’historique et même sur des sujets que j’aurais peut-être manqués», comme quelqu’un qui est peut-être allé aux Jeux olympiques pendant les années 1960. «Je ne me déplace pas de la maison, alors je gagne tout le temps que j’aurais dépensé sur la route ou pour assister à des matchs», témoigne M. Pascal.

Photo : Archives

«C’est certain que c’est différent. Avec la pandémie, je dois prendre un peu plus de temps à penser à des aspects qui sont peut-être un peu différents. Mais je suis chanceux, car je pratique le métier depuis presque 20 années à Sudbury. Mes contacts sont déjà en place pour avoir des idées d’histoires que je n’aurais peut-être pas eu la chance d’écrire en temps normal», reconnait-il.

«Ce n’est pas si pire que je le pensais […]. Mais il n’y a qu’un certain montant d’histoires que quelqu’un pourra lire par rapport aux athlètes qui s’ajustent à la pandémie. Après une secousse, un lecteur aura lu la même histoire une vingtaine de fois alors il faut [trouver] d’autres idées».

Un avenir incertain

Comme plusieurs athlètes et membres de la presse écrite, M. Pascal espère que la pandémie va se régler le plus rapidement possible. La reprise tardive d’autant de compétitions pourrait entre autres avoir des répercussions inattendues sur les carrières respectives de ces gens.

«Un athlète [présentement] dans sa troisième année à la Laurentienne n’aura qu’un maximum de deux autres années d’éligibilité. Si ça se poursuit pendant une autre année et qu’il n’a pas encore fait de compétition, la personne pourrait gagné une quinzaine de livres avant la fin de la pandémie. C’est à ce point qu’une personne pourrait se dire que c’est assez et que c’est le temps de commencer sa carrière et sa vie au-delà des sports compétitifs», souligne M. Pascal.

«Je souhaite qu’on ne soit pas encore dans cette même situation dans 12 mois, car peut-être que je vais devoir prendre ma retraite. Chaque mois qui passe, ça devient plus difficile de trouver des sujets. Mais je comprends [aussi] qu’il n’y a rien de définitif et que l’on ne veut pas se retrouver dans la même position plus tard», avoue-t-il.