L’Université Laurentienne a annoncé le 14 avril que les programmes de natation et de hockey universitaires féminins et masculins seront abandonnés à compter du 30 avril. Encore sous le choc, athlètes et entraineurs entrevoient un énorme changement de vie.
«Cette décision permettra à la Laurentienne d’aligner davantage ses ressources financières», a dit la vice-rectrice aux études et provost, Marie-Josée Berger dans le communiqué envoyé aux étudiants, membres du corps professoral et personnel.
«J’ai découvert les nouvelles quand notre entraineur, Phil Parker, nous a envoyé un courriel expliquant la situation, disant qu’il voulait que nous le découvrions de lui et non des médias», explique une nageuse de l’équipe féminine, Ryllie Tryon. «C’est décevant de savoir que le dernier tournoi des Sports universitaires de l’Ontario (SUO) était mon dernier, sans que je le sache.»
Bien que sa principale préoccupation soit l’annulation du programme de natation, cela signifie également que sa bourse d’études en athlétisme disparait et qu’elle devra payer le reste de ses études sans celle-ci.
Elle pense également à son entraineur, Phil Parker. Il a été nommé entraineur féminin de l’année par l’association de SUO en 2020 — la première fois qu’il recevait cet honneur. Phil Parker fait partie de l’équipe depuis 1991 et est devenu entraineur-chef en 2002. Il est l’entraineur des équipes masculines et féminines de natation de la Laurentienne. «Il est la personne la plus gentille que je connaisse. Il a fait tout ce qui était en son pouvoir pour s’assurer que tout nageur qui croise son chemin a tout ce qu’il peut pour réussir. Il ne mérite pas ça», souligne-t-elle.

Fierté d’être un Voyageurs remise en question
«La natation m’a soulevé des ténèbres», dit un nageur de l’équipe masculin, Samuel Boily-Dufour.
Il pense aux bons moments qu’il a vécu en tant que membre des Voyageurs. «Des fois, je pense que nous avons été au SUO avec un peu plus de cœur que le nageur moyen. Étant un Voyageurs, je ne sais pas, il y avait quelque chose dans l’air qui nous faisait vraiment être fiers de représenter l’Université Laurentienne», explique-t-il.
Après qu’il ait appris les nouvelles que la Laurentienne abandonnait le programme, ces sentiments envers l’institution ont changé assez rapidement.
«Maintenant, ce n’est plus vraiment le cas. C’est vraiment difficile pour tout le monde et c’est vraiment frustrant. Qu’allons-nous faire maintenant?», se questionne-t-il. Samuel Boily-Dufour et ses coéquipiers se sont entrainés ensemble dans des piscines locales hebdomadairement depuis que la piscine Jeno Tihany à la Laurentienne a été fermée en mars 2020.
«Pendant tout ce temps, nous n’avions même pas eu une idée si l’équipe de natation était pour revenir et on s’entrainait comme si on était pour revenir lorsque la piscine rouvre. Maintenant, on le sait que ce n’est plus le cas», dit l’étudiant en éducation.
L’Université dit que sa piscine olympique nécessite des réparations qui pourraient couter au-delà de 10 millions $.

Abandon des équipes de hockey
Pour plusieurs, l’abandon des équipes de hockey a été un véritable choc. «L’environnement autour de l’équipe est juste vraiment triste», dit un des joueurs, Brett Jacklin. «Nous ne savons pas quoi faire. Nous vivons et respirons le hockey. Beaucoup quittent la ville maintenant pour trouver une autre école.»
Brett Jacklin a joué pour les Greyhounds de Sault-Ste-Marie (LHO) pendant quatre ans. Il a ensuite décidé de retourner dans sa ville natale de Sudbury pour retourner à l’école tout en poursuivant sa passion pour le hockey. «Avec ces nouvelles, il faut que je quitte, encore. C’est décevant puisque je suis retourné à Sudbury pour rejoindre ma famille, mes amis et mes alentours familiers», souligne l’étudiant de deuxième année en Business Administration.
«Juste comme ça, tout est parti. On pleurait tous sur la rencontre Zoom lorsque nous avons appris les nouvelles», dit une joueuse de l’équipe féminine, Katie Chomiak. «Pour moi, les sports à la Laurentienne jouent un grand rôle dans l’identité de l’école. Je n’aurais jamais pensé qu’ils couperaient les programmes de hockey et natation», souligne-t-elle.
Katie Chomiak fait maintenant des demandes d’admission chez d’autres universités. Pour plusieurs, cela s’avère être un défi. «Je ne comprends pas pourquoi ils ont annoncé [la fermeture du programme] si tard. Nous devons tous faire une demande dans d’autres écoles et la date limite pour le faire est maintenant dépassée. L’école a non seulement annulé notre sport, mais elle a peut-être aussi ruiné nos chances de jouer pour quelqu’un d’autre en septembre», explique-t-elle.
D’autres programmes sportifs féminins et masculins ont été épargnés, comme le basketball, le soccer, la course de fond, l’athlétisme en salle, le golf, le ski nordique, le curling, l’aviron et l’équipe masculine de baseball.
