Le 8 mars marque la Journée internationale de la femme (JIF). Sous le thème de la relance féministe, cette nouvelle édition de la JIF sert à reconnaitre et souligner, à l’échelle mondiale, les réalisations sociales, économiques, culturelles et politiques des femmes et des filles. De même, cette journée cherche à sensibiliser le public sur le travail qui reste à faire pour améliorer la condition féminine dans le monde.
Lancée au XXe siècle dans le sillage des mouvements ouvriers d’Amérique du Nord et d’Europe, la Journée internationale de la femme (JIF) en est une de réflexion aux progrès réalisés pour atteindre l’égalité des genres et de célébration des actes de courage et de détermination de femmes qui ont joué un rôle extraordinaire dans l’avancement de l’égalité des genres dans leur communauté.
Placée sous la thématique de la relance féministe, l’édition 2021 vise à présenter les impacts de la pandémie sur les groupes marginalisés et plus particulièrement les femmes.
À travers le Sommet sur la réponse et la relance féministe du Canada organisé lors de cette journée du 8 au 9 mars 2021, le gouvernement du Canada veut concevoir un plan d’action pour appuyer les femmes dans l’économie.
Ce plan d’action aura pour but de réintégrer les femmes sur le marché du travail et de mettre sur pied une relance économique qui respecte les principes féministes et intersectionnels.
Pour la professeure adjointe à l’Université Laurentienne en études sur les femmes, le genre et la sexualité, Jennifer Johnson, il est nécessaire de célébrer la journée internationale des femmes, car il existe encore des inégalités de genre au sein de la société.
«Avec les effets de la COVID-19, on se rend compte que les femmes ont été sujettes à de nombreuses pertes d’emplois. Ces dernières doivent s’occuper de leurs familles et garder leurs enfants. Dès lors, il est nécessaire de porter attention à la condition féminine et les effets de la pandémie sur ces dernières», ajoute-t-elle.
La relance féministe au cœur des conversations
Selon la revue Perspective Monde de l’Université de Sherbrooke, le féminisme désigne l’ensemble argumentaire qui dénonce les inégalités faites aux femmes et qui énonce des modalités de transformation de ces conditions.
Bien que l’approche féministe et les opinions défendues par celle-ci ont évolué au fil des années, elle continue de défendre l’égalité de genre et prône la fin de toute forme de discrimination sociale.
Il n’est donc pas surprenant que pour cette nouvelle édition, la journée de la femme retourne sur les fondements du féministe et de l’intersectionnalité.
«Le mouvement féministe fait partie de plusieurs mouvements, dont Black Lives Matter, le mouvement pour la libération sexuelle ou encore la lutte contre les abus sexuels. Tous ces mouvements sont nécessaires puisqu’ils attirent notre attention sur des maux sociaux et nous invitent à la collaboration ensemble», déclare Jennifer Johnson.

Selon elle, la majeure partie des emplois qui ont été affectés par la COVID-19 sont majoritairement occupés par des femmes.
Ces dernières sont donc sujettes à plus de risques à cause de la précarité de l’emploi et des abus auxquels elles font face dans leurs milieux de travail. Dès lors, on a besoin des mouvements féministes pour attirer l’attention sur les conditions de travail de ces femmes qui sont en situation précaire.
Des principes qui parlent aux nouvelles générations
Avec la naissance et l’expansion de nouveaux mouvements féminisme comme #MeToo ou l’antiféminicide, on a vu apparaitre un renouveau de la pensée féministe.
Pour la nouvelle génération, malgré les excès présents au sein du mouvement, ce dernier reste une nécessité si on veut arriver à créer une société égalitaire.
Jennifer Johnson estime qu’il est dommage que bon nombre de jeunes femmes n’adhèrent pas à l’idéal féministe.
Selon elle, le féminisme ne sert pas à éloigner les groupes les uns des autres, mais vise à une égalité de tous et cela qu’importe le genre, l’orientation sexuelle, le statut social ou la race.
«C’est dommage qu’il y ait beaucoup de femmes qui ne prennent pas connaissance des avancements sociaux qui ont été réalisés grâce aux mouvements féministes, mais c’est aussi le but du féministe. C’est de créer un monde dans lequel les jeunes n’auront plus besoin de parler des disparités sociales, car elles n’existeront plus», conclut Mme Johnson.