Nous avons nommé la cabale antivaccination qui propage toutes sortes de faussetés et cause une résurgence de maladies mortelles. Déjà, on voit une remontée fulgurante de cas de rougeole, de rubéole et d’autres maladies infantiles dans plusieurs pays parce que certains parents refusent de faire vacciner leurs enfants. Ce n’est très certainement qu’un début si rien n’est fait.
Les sondages démontrent que plusieurs Canadiens commencent à avoir des attitudes ambivalentes envers la vaccination. En février 2018, un sondage en Colombie-Britannique indiquait qu’un tiers des répondants doutait de la sécurité des vaccins. Encore pire, 8 % croyaient encore que certains vaccins causent l’autisme, alors que cette théorie fumeuse a été abondamment démythifiée par plusieurs études sérieuses dans plusieurs pays. Le journal scientifique The Lancet a d’ailleurs retiré l’article «incorrecte» du Dr Andrew Wakefield qui avait publié cette théorie et qui a lui-même admis que sa méthodologie était douteuse. Les autorités ont retiré la licence médicale du Dr Wakefield. Ces rebuffades n’ont cependant pas empêché le Dr Wakefield et son acolyte, Del Bigtree, de produire un film anti vaccination et de profiter de leur renommée mal acquise en devenant des conférenciers bien payés.
Toujours en février 2019, Bigtree a d’ailleurs participé à une conférence anti vaccin à Toronto qui a attiré des centaines de personnes. Lorsque des journalistes lui ont demandé s’il croyait que les vaccins sont dangereux, il a répondu : «Il a toujours été dangereux de s’opposer au Troisième Reich», comparant les autorités médicales mondiales au régime nazi. Quelle fumisterie!
C’est ce genre d’idioties propagées par les réseaux sociaux qui alimentent le doute chez les Canadiens et la population mondiale. On dit qu’il y a seulement de 2 à 3 % de la population canadienne qui est farouchement antivaccin. On ne changera jamais leur opinion. Mais ces gens qui prennent leur cas pour des généralités ont réussi à semer le doute dans 30 % de la population. Quel désastre potentiel.
Ces «anti-vaxxers», comme on les appelle en anglais, proclament haut et fort leur droit de parole même si la science dans son ensemble indique qu’ils ont tout faux. Par exemple, aux États-Unis, on ne rapporte que dix cas de réactions négatives — la plupart assez inoffensives comme la fièvre — sur un million d’inoculations au vaccin contre la grippe.
La question qui se pose alors : la liberté d’expression s’applique-t-elle à des propos prouvés mensongers qui menacent la sécurité des individus et la santé publique? La réponse est claire : non!
Il faut donc que les gouvernements, aidés des autorités scientifiques et médicales, trouvent le moyen de faire taire ces gens qui menacent la santé de nos enfants en ne faisant pas vacciner les leurs.
Une bonne nouvelle dans tout ça : un sondage en mai 2019 indiquait quand même que 9 sur 10 Canadiens croient que les enfants doivent être vaccinés avant d’être admis à l’école. Ouf!