Cette semaine, vous pourrez voir dans votre journal quelque chose que Le Voyageur fait rarement. En collaboration avec sa famille et ses amis, nous publions une page de textes célébrant la vie de Me Normand Forest, décédé subitement le 27 juin à l’âge de 83 ans. Pandémie oblige, c’est un peu une façon pour la famille, et Le Voyageur, de marquer le départ d’un homme qui a joué un rôle important dans notre communauté.
Plusieurs textes que nous publions rendent hommage à l’homme et à son engagement familial, professionnel et communautaire. Pour Normand, la famille était l’ancre de sa vie et, quand on voit le succès de ses enfants et petits-enfants, on constate que sa femme Marie-Paule et lui ont bien réussi. Au point de vue professionnel, il a aussi connu une belle carrière. Cofondateur du cabinet d’avocats Lacroix Forest, il a aidé à lancer la carrière de plusieurs jeunes avocats qui sont maintenant des piliers du secteur juridique à Sudbury et ailleurs.
Mais c’est son engagement communautaire et surtout son travail auprès du Voyageur que je veux soulever ici. Normand a longtemps été engagé auprès des institutions d’éducation de Sudbury. Dès 1960, il était conseiller au sein de la Société historique du Nouvel-Ontario. Il a été conseiller scolaire pendant six ans et membre pendant plusieurs années du conseil des gouverneurs de l’Université Laurentienne, conseil qu’il a d’ailleurs présidé pendant trois ans. Il ne faudrait pas non plus oublier sa belle voix au sein de la mythique chorale des Troubadours.
En tant qu’avocat et homme d’affaires, Normand a aussi été présent lors de plusieurs moments charnières au Voyageur. Il a fait partie du groupe d’hommes d’affaires qui a aidé le père Hector Bertand à renflouer Le Voyageur en 1972. Il a aussi agi en tant qu’avocat lorsque le père Bertrand a transformé le journal en société à actions, c’est-à-dire en véritable entreprise. Cette société, Hebdo Le Voyageur inc., a publié votre journal jusqu’en 1998, toujours avec Normand comme conseiller juridique.
Lorsque cette société a vendu le journal en 1998, il a été l’avocat des vendeurs. J’étais alors un des acheteurs. Je dois dire que, grâce à notre avocat et à Normand, la transaction s’est faite tout en souplesse. Plus tard, quand ma femme et moi avons racheté nos partenaires, nous ne pouvions évidemment utiliser l’avocat de notre corporation et nous avons décidé de faire affaire avec Normand. Je ne peux qu’affirmer haut et fort comment ses avis et surtout son calme nous ont aidés à bien mener cet achat. Normand nous a aussi aidés lors de l’acquisition du magazine Le lien économique et lors d’autres transactions liées au Voyageur.
Si, contrairement à ce qu’est censé être un éditorial, je fais ici référence à des questions personnelles, c’est qu’une relation entre une société commerciale et son avocat peut quelques fois devenir personnelle. Normand avait toujours été un ami du Voyageur. Il est devenu le mien.
Nous pleurons tous son départ.