le Mercredi 23 avril 2025
le Mercredi 16 août 2023 11:15 Éditorial

Lectures de vacances

  Photo : Shutterstock
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Éditorial — Deux sujets ont capté notre attention pendant nos semaines de pause.
Lectures de vacances
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Comme vous le savez, Le Voyageur n’a pas eu de publication depuis deux semaines. Pendant ces «vacances», nous avons eu le temps de lire d’autres journaux — comme d’habitude, évidemment. Deux chroniques nationales sur des sujets de l’heure ont retenu notre attention et méritent d’être discutées dans nos pages. La première traite de la question des sans-abris, la deuxième de la pénurie de médecins au Canada. Toutes deux proposent des solutions que nos gouvernements devraient au moins étudier.*

Dans sa chronique parue au Globe and Mail, le journaliste Doug Saunders explique avoir été agréablement surpris lorsqu’il a été affecté à Londres au début des années 2000. Dans les années 1980, les rues de la capitale du Royaume-Uni étaient envahies par des milliers de mendiants et de personnes dormant sur les trottoirs. Vingt ans plus tard, il n’y en avait presque plus. Saunders a voulu comprendre comment Londres avait réussi ce tour de force.

Ce qu’il a découvert c’est que ce n’est pas Londres qui a réussi, c’est le pays entier. En 1997, le gouvernement britannique a créé une Unité des sans-abris (Rough Sleepers Unit). Ce groupe devait réduire de deux tiers le nombre de sans-abris en trois ans. Pour ce faire, il devait se pencher sur les sources du problème, soit le chômage, la santé mentale et la dépendance aux drogues.

Tous les jours, les centaines de travailleurs de l’unité rencontraient des sans-abris et leur posaient une seule question : qu’est-ce que ça prendrait pour vous éloigner de la rue? Les solutions étaient évidemment multiples : des abris temporaires permettant l’alcool, des auberges spécialisées, des hôtels résidentiels, des résidences transitoires et, éventuellement, des logements permanents.

Tout ça a couté cher, mais faut-il rappeler que le gouvernement canadien a budgété plus de 4 milliards $ sur neuf ans pour réduire le sans-abrisme. À ce jour, on ne sait même pas si cette dépense a eu un effet. Il serait temps qu’Ottawa envisage une vraie solution nationale avec les provinces.

La deuxième chronique qui nous a fait réfléchir traite de notre pénurie de médecins. Le chroniqueur du Globe and Mail, Tony Keller, rappelle que des millions de Canadiens n’ont pas accès à un médecin de famille ou à une clinique de santé. Une récente étude révèle d’ailleurs que, d’ici la fin de cette décennie, le pays sera à court de 30 000 médecins. 

Selon Keller, c’est une question d’argent. Toutes les provinces tentent de réduire les couts de santé en réduisant le nombre de médecins. Pourtant de plus en plus de jeunes médecins sont prêts à réduire leur rémunération pour obtenir un meilleur équilibre travail-famille. Si tel est le cas, nous devrions donc augmenter le nombre de médecins.

Pour augmenter le nombre de médecins, il faut augmenter le nombre de places disponibles dans nos écoles de médecine et dans les résidences obligatoires dans nos hôpitaux. L’an dernier, il n’y avait que 1600 placements hospitaliers en médecine familiale dans tous les hôpitaux canadiens. Même des diplômés des écoles de médecine n’ont pu trouver de placements. C’est vraiment ridicule.

Nos dirigeants devraient aussi lire des journaux pendant leurs vacances.