le Mercredi 23 avril 2025
le Mercredi 23 août 2023 11:00 Éditorial

La retraite fermée

  Photo : Jason Hafso-Unsplash
Photo : Jason Hafso-Unsplash
Éditorial — En ce début de semaine, le premier ministre Justin Trudeau et son cabinet sont en retraite fermée à Charlottetown. Le nom «retraite fermée», avec sa connotation religieuse, ne décrit pas vraiment ce que la trentaine de ministres discuteront pendant les trois prochains jours. Disons cependant qu’ils et elles devront, comme en retraite fermée, faire un peu d’introspection et envisager de nouvelles façons de faire.
La retraite fermée
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Plusieurs dossiers politiques mijotent à Ottawa depuis plusieurs mois sans aucune réponse. On peut penser à la crise du logement, à l’inflation galopante, à la hausse vertigineuse des dépenses gouvernementales, aux feux de forêt, à l’ingérence de pays étrangers dans nos élections, à la lutte aux changements climatiques, au blocage de Meta des sites de nouvelles canadiens… 

Tous ces sujets feront certainement l’objet de vives discussions, mais la question qui tue sera probablement comment gagner les prochaines élections. Les Libéraux trainent dans les sondages et cette rencontre de Charlottetown devra démontrer que le gouvernement Trudeau a encore un peu de vent dans ses voiles. 

Nous ne saurons manifestement aucun détail quant aux décisions que prendra le Cabinet. Ses membres ne nous diront que ce qu’ils veulent bien divulguer lors de mêlées de presse à la fin de chaque journée de rencontres. Les détails ne seront connus que lorsque le gouvernement présentera de nouvelles lois, règlementations et initiatives lors de la reprise des travaux parlementaires le 18 septembre. Ces décisions devront cependant être assez ambitieuses et détaillées pour obtenir l’aval d’une majorité des Canadiens si ce gouvernement espère rester au pouvoir.

Sur la question du logement, le gouvernement doit cesser de dire que ce n’est pas de ses affaires et que c’est une juridiction provinciale. Il doit démontrer qu’il peut travailler avec les provinces afin de trouver des solutions. Ce gouvernement a déjà réussi dans d’autres dossiers, notamment en santé et en services à la petite enfance.

Quant à l’inflation, les solutions sont plus compliquées puisque c’est le marché économique qui en est responsable. Mais de précédents gouvernements ont déjà réussi à juguler l’inflation. Sans proposer cette solution, on se rappelle du gel des prix et des salaires décrété par le gouvernement de Trudeau-père dans les années 1970.

Le dossier des dépenses gouvernementales est peut-être plus facile, puisque c’est le gouvernement qui détient les cordons de la bourse. Et il est clair que les conservateurs appuieraient de telles réductions. C’est leur mantra depuis plusieurs années. Après huit ans de déficits accumulés — plusieurs occasionnés par la pandémie, il faut avouer — il faut sabrer plus profondément que la réduction de 15 milliards $ récemment annoncée. 

Quant à l’ingérence de pays étrangers, le gouvernement doit créer une commission d’enquête sur ce sujet. C’est probablement compliqué parce que ça touche à la sécurité nationale. Mais c’est la seule façon de démontrer qu’il n’a rien à cacher ou à craindre, si c’est le cas. 

Les dossiers des changements climatiques et des feux de forêt sont intimement liés. Le gouvernement réussit d’ailleurs assez bien dans cette lutte aux changements avec des politiques qui incluent le bâton et la carotte. Espérons que ses initiatives réduiront les bouleversements qui nourrissent les feux de forêt, inondations, tornades et autres évènements dévastateurs.

Nos ministres ont du pain sur la planche cette semaine.