le Mercredi 23 avril 2025
le Mercredi 29 mai 2024 11:45 Éditorial

La liberté de la presse

  Photo : Archives
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Le 3 mai dernier, le monde marquait la Journée internationale de la liberté de la presse. Cette année, au Canada, la Journée est passée presque inaperçue. Il y a eu, bien sûr, quelques articles dans les grands médias, mais la question n’a pas suscité de grands débats comme par les années passées. C’est un peu comme si on s’était habitué à lire et entendre des conspirations fumeuses ou à ce que des journalistes soient emprisonnés. C’est pourtant à nous les médias de défendre la vérité et notre droit inaliénable à la rapporter.
La liberté de la presse
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Le Voyageur n’a pas été mieux que les autres. Préoccupés par des sujets plus immédiats – les difficultés financières de la Place des Arts, des minorités maltraitées et l’importance d’un Salon du livre – nous avons peut-être négligé notre devoir de souligner la Journée internationale de la liberté de la presse. Nous nous reprenons aujourd’hui. À notre défense, nous étions occupés à défendre nos acquis. Un journal communautaire en milieu minoritaire a des obligations. Cela étant dit, nous vous assurons que nous l’avons fait en respectant la vérité. 

C’est probablement pour les mêmes raisons liées à l’actualité que la plupart des médias canadiens n’ont pas fait grand cas de cette journée, même s’il faut constamment défendre cette liberté toujours sujette à des menaces.

La liberté de diffuser la vérité a toujours été menacée. Que ce soient les régimes autocratiques qui persécutent des journalistes et des éditeurs ou les adeptes des réseaux sociaux qui publient des mensonges pour attirer les clics, on a de tout temps confondu la liberté de parler et la liberté de mentir.  

Mentir est même devenu anodin depuis l’apparition des médias sociaux sur lesquels n’importe qui peut écrire n’importe quoi. Rappelons le pizzagate aux États-Unis. Deux jeunes avaient compris qu’ils pouvaient faire de l’argent en publiant sur leur site des «nouvelles» sensationnelles. Ils ont inventé cette histoire selon laquelle des élus démocrates se rencontraient dans une pizzéria de Washington où ils agressaient des enfants. Rappelons aussi que ce sont des journaux qui ont dévoilé le mensonge.

Mais, justement, qu’est-ce qu’un mensonge? Quand peut-on affirmer qu’une personne ment? La question n’est pas simple et elle tracasse souvent les bons journalistes. À preuve, ce récent article du Globe and Mail * qui jette un éclairage important sur la question. À lire.

Les vrais journalistes cherchent toujours la vérité. Mais il faut qu’ils soient bien formés si on veut garantir la vérité dans les médias. Hélas, dans le nord de l’Ontario, il reste bien peu de programmes d’études en journalisme. Les cours offerts en français à l’Université de Sudbury et en anglais au Huntington College ont été supprimés par le fiasco financier de la Laurentienne. Il y a bien un programme de Media Communications au collège Cambrian, mais il est surtout axé sur les médias électroniques et sur les communications institutionnelles. 

Ce n’est pas en enseignant comment créer un blogue qu’on enseigne comment protéger la vérité qui doit être la base de la liberté de la presse.

* https://www.theglobeandmail.com/standards-editor/article-caution-when-using-the-other-l-word-theres-more-to-a-lie-than-errors/