La Commission s’est aussi penchée, entre autres, sur les disparitions non résolues de plusieurs femmes autochtones depuis plusieurs années.
Depuis la publication du rapport de la Commission, les gouvernements, tant fédéral que provinciaux, ont accepté ses 94 recommandations et ont commencé à en mettre certaines en œuvre. Mais c’est un travail de longue haleine et il reste encore beaucoup à faire.
Les avancées : S’il y a un domaine sur lequel la Commission a eu le plus grand impact, c’est la vision que les Canadiens non autochtones ont des Premières Nations. Souvenez-vous de comment nos grands-parents et parents nommaient les autochtones – nous ne l’écrirons pas – et vous comprendrez le cheminement que les Canadiens ont parcouru. Disons simplement que nous avons mieux compris comment la colonisation a dépossédé et infantilisé les autochtones et que nous voulons que ça cesse.
Une autre avancée est certainement l’effort soutenu de toutes les parties pour renégocier les traités qui depuis plus de 200 ans régissent les relations entre la Couronne et les Premières Nations. Rappelons que la Constitution de 1982 reconnait les droits autochtones.
Il y a actuellement 186 négociations et tables de discussion qui tentent de trouver des solutions partagées à ces relations. Le fédéral parle maintenant de négociations de gouvernement à gouvernement, une terminologie qui n’aurait pas existé il y a quelques décennies. Ces pourparlers touchent 20 Premières Nations juste en Ontario. Mais ce n’est pas toujours facile.
Par exemple, ce n’est qu’après un long procès à Sudbury que les Premières Nations couvertes par le traité 3 ont obtenu gain de cause. L’Ontario et le fédéral ont récemment transféré 10 milliards $ afin de compenser ces autochtones qui, depuis la signature du traité Robinson-Huron, n’ont pas reçu les compensations financières qui y sont pourtant stipulées.
Le gouvernement canadien a aussi fait un pas important en adoptant la Déclaration des Nations-Unies sur les Droits des peuples autochtones.
À faire : On pourrait ici écrire une liste de choses à faire qui dépasse largement l’espace d’un éditorial, mais qu’il nous suffise de présenter quelques lacunes qui devraient être remédiées dans les plus brefs délais.
D’abord, la question d’eau potable. Il y a présentement 28 communautés – 10 en Ontario – qui ont reçu des avis à long terme concernant la qualité de leur eau potable. Remarquez que c’est un progrès depuis 2015 alors qu’il y en avait 144. Dans plusieurs cas, ce long terme représente plusieurs années. Pourquoi ça prend tant de temps quand on considère que la ville de Calgary qui connait actuellement de graves problèmes d’eau pense régler tout ça en quelques semaines? Deux poids, deux mesures?
Ce qui reste cependant le plus important à faire c’est de maintenir la bonne volonté des Canadiens suscitée par le rapport de la Commission. Nous avons du rattrapage à faire en éducation, en soins de santé, en logement, en infrastructure dans les communautés autochtones. C’est le prix à payer pour une nouvelle relation saine et productive. Pour que les Canadiens restent engagés, nos gouvernements devront être transparents.