Depuis son retour au pouvoir le 20 janvier dernier, ce dernier a déclaré à plusieurs reprises vouloir imposer des tarifs douaniers de l’ordre de 25 % sur tout produit canadien exporté aux États-Unis, menace qu’il a suspendue jusqu’au début mars.
Il a depuis ajouté qu’il imposerait des tarifs sur l’acier et l’aluminium en provenance du Canada. Mais la menace qui a le plus suscité cette vague de nationalisme est sans aucun doute celle de vouloir faire du Canada le 51e État américain.
Ces déclarations de Trump ont suscité un nationalisme au Canada comme on a rarement vu. Les indices en sont nombreux.
Mentionnons d’abord le boycott des produits américains qui s’est déclenché chez les consommateurs canadiens, lesquels cherchent de plus en plus à n’acheter que des produits fabriqués au Canada.
Certains ont même inventé des applications numériques pour insérer dans des téléphones portables afin de faciliter l’identification de produits canadiens sur les rayons des épi-ceries.
Depuis quelques semaines, la vente de drapeaux canadiens s’est multipliée au point où les fabricants de ces drapeaux ont peine à suffire à la demande.
La finale de la Confrontation de 4 Nations au hockey, qui mettait en vedette les équipes américaines et canadiennes, et surtout la victoire du Canada en surtemps a certes ajouté une étincelle à ce renouveau de nationalisme.
Il semble avoir même inspiré le chef du Parti conservateur du Canada, Pierre Poilievre, dont le message et la publicité ont changé de fond en comble, surtout depuis le 15 février, jour du 60e anniversaire du drapeau unifolié rouge et blanc.
De négatif qu’il était en mettant l’emphase sur tout ce qui faisait défaut et était brisé au pays, le message conservateur est devenu positif comme le démontre son nouveau slogan, soit celui de «Canada d’abord».
Ce regain de nationalisme a renouvelé la discussion entre les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux au sujet des barrières tarifaires au sein du pays.
L’entente de libre-échange signée en 2017 a éliminé certaines de ces barrières qui empêchent les produits canadiens de circuler librement entre les juridictions.
La semaine dernière, le fédéral a enlevé une dizaine d’exceptions à ce libre-échange. Il est maintenant question de diversifier l’économie du pays en enlevant davantage d’exceptions et de barrières.
Enfin, les menaces de Trump ont semblé avoir uni les premiers ministres des provinces et des territoires, ainsi que les leaders autochtones, qui parlent d’une seule voix pour dire au président américain que la souveraineté du Canada et des Premières nations n’est pas à vendre ou être soumis à l’annexion à notre voisin du Sud.
Reste à voir maintenant si ce regain de nationalisme aura un effet quelconque contre les menaces de notre supposé allié, les États-Unis de Trump.