le Mercredi 23 avril 2025
le Mercredi 26 février 2025 9:00 Politique

Élections et francophonie : peu de candidats ont répondu aux questions de l’ACFO Sudbury

  Joanne Gervais, directrice générale de l’ACFO du Grand Sudbury.
Joanne Gervais, directrice générale de l’ACFO du Grand Sudbury.
L’ACFO du Grand Sudbury n’a reçu que deux réponses au questionnaire qu’elle a fait parvenir aux six candidates et candidats de Nickel Belt et de Sudbury, en vue du scrutin provincial de la semaine prochaine.
Élections et francophonie : peu de candidats ont répondu aux questions de l’ACFO Sudbury
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Seuls la députée néo-démocrate de Nickel Belt, France Gélinas et son collègue de Sudbury, Jamie West, ont cru bon de répondre aux trois questions posées par l’ACFO, lesquelles portaient sur les services en français du gouvernement provincial pour les francophones de la région.

Joanne Gervais.

Photo : Archives

«Nous sommes déçus que tellement peu de candidat.e.s ont pris le temps de répondre aux questions, a déclaré au Voyageur Joanne Gervais, directrice générale de l’organisme.

Depuis plus d’une dizaine d’années, les candidats du parti progressiste-conservateur ne répondent pas au questionnaire mais les candidats des autres partis répondent habituellement. Nous croyons que l’annonce précipitée des élections et une période courte ont causé le bas taux de participation».

France Gélinas.

Photo : Courtoisie

À la première question qui demandait comment leur parti comptait augmenter les services en lien avec la santé mentale et la résilience en respectant les droits linguistiques des francophones dans leur circonscription, France Gélinas a répondu : «Nous considérons comme une priorité fondamentale que chaque francophone en Ontario et dans le Nickel Belt ait accès à des services de santé, incluant la santé mentale en français en tout temps.

Les services en santé mentale sont particulièrement importants puisque le traitement est fondé sur la langue. Dans le Nickel Belt, les listes d’attente pour les services de santé mentale et de dépendance sont de 18 mois et plus et pour les enfants (moins de 18 ans), c’est 12 mois.

Un gouvernement néo-démocrate va traiter la santé mentale comme partie intégrante du système de santé avec des investissements majeurs pour s’assurer que tout le monde ait accès à un médecin de famille dans des équipes interdisciplinaires tel que le centre de santé communautaire du Grand Sudbury. Nous investirons également dans les logements avec soutien afin de faire face à la crise des opioïdes».

Jamie West.

Photo : Courtoisie

Quant à Jamie West, «Nous ajouterons davantage de médecins au système de soins primaires en augmentant le nombre de places en résidence en médecine et en incitant les nouveaux diplômés au sein d’équipes interdisciplinaires, garantissant ainsi aux francophones des soins dans leur langue.

De plus, nous éliminerons les obstacles qui empêchent 13 000 médecins formés à l’international – dont beaucoup sont francophones et prêts à exercer – de rejoindre notre système de santé».

La deuxième question portait sur la loi ontarienne, adoptée par le gouvernement progressiste-conservateur qui permet aux autorités de transférer les patients âgés vers des lits les plus proches dans les maisons de longue durée, des patients francophones pouvant se retrouver dans des institutions sans services en français et demandait comment leur parti allait corriger cette injustice.

Jamie West a déclaré que son parti allait annuler le projet de loi 7 «qui a injustement admis des aînés dans un centre de soins de longue durée sans leur consentement. Nous empêcherons les admissions mal adaptées des personnes admises dans des établissements qui ne sont pas francophones».

France Gélinas a souligné que cette politique du gouvernement est présentement devant les tribunaux et «nous croyons qu’elle sera jugée inconstitutionnelle. Un gouvernement néo-démocrate mettra fin à cette politique discriminatoire dès notre arrivée au pouvoir. Les personnes âgées francophones devraient avoir le droit de recevoir des soins de longue durée dans leur langue».

La troisième et dernière question demandait comment leur parti allait assurer que les jeunes franco-ontariens ont les mêmes accès aux services éducationnels dans leur langue que la majorité anglophone (de la garderie aux études postsecondaires).

Les deux députés néo-démocrates promettent une formule de financement qui reflète les besoins uniques du système d’éducation francophone. «Nous allons nous assurer que des institutions francophones sont disponibles à partir des garderies, ainsi qu’à tous les niveaux d’éducation du primaire au secondaire, collégial et universitaire.

Nous investirons dans des services de garde francophones, un véritable tremplin vers l’éducation en français. Les listes d’attente pour les garderies francophones dans notre région font en sorte que plusieurs familles francophones envoient leurs enfants dans une garderie anglophone car il n’y a pas de place».

Enfin, France Gélinas et Jamie West promettent que leur parti, une fois arrivé au pouvoir, annulera les coupures effectuées par le gouvernement Ford et révisera la formule de financement afin d’assurer une répartition équitable et adaptée aux besoins. «Pour l’enseignement postsecondaire, nous investirons dans nos collèges et financerons l’Université de Sudbury, une université francophone par et pour les francophones».