James et Josée Morin sont propriétaires de la ferme Kipling Ridge à Verner, à l’est du Grand Sudbury. C’est sur cette terre que le couple a choisi d’élever ses enfants et gagner sa vie. Faire partie de la communauté, fournir aux résidents locaux des aliments nutritifs et soutenir d’autres entreprises locales sont des éléments auxquels M. Morin accorde beaucoup d’importance.
Ces avantages sociaux et communautaires font partie du principe directeur de la ferme, soit l’agriculture régénératrice. «L’agriculture régénératrice constitue un mode de culture et de pâturage qui, entre autres, peut aider à inverser le changement climatique en restaurant la matière organique et la biodiversité des sols dégradés. Les sols de notre planète contiennent actuellement environ 4000 milliards de tonnes de carbone et peuvent en contenir beaucoup plus avec les bonnes pratiques», explique M Morin. «Le gout, la densité nutritive et la tranquillité d’esprit qui découlent de nos pratiques agricoles sont difficiles à définir, tant pour nous que pour nos clients».
Nous pouvons tous contribuer à atténuer les changements climatiques en nous assurant de maintenir, dans nos propres jardins et dans les jardins communautaires, un sol sain et riche en carbone pouvant efficacement séquestrer le carbone.
Voici 5 mesures recommandées par The Climate Friendly Farmer pour un jardin respectueux du climat : 1) ne pas ajouter d’engrais chimiques ou de pesticides; 2) garder le sol couvert de plantes en croissance ou de paillis; 3) planter des arbres et des arbustes; 4) composter les déchets de la cour et de la cuisine et ajouter de la matière organique au sol; et 5) envisager de remplacer la pelouse par un jardin ou des arbres.

Selon le rapport Climate Change and Land du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), deux actions terrestres efficaces pour éliminer le carbone de l’atmosphère sont la protection et la plantation d’arbres et la protection et le maintien de sols sains. Selon la façon dont nous utilisons les terres, elles peuvent être une source de gaz à effet de serre (GES ) ou un puits de carbone qui contribue à atténuer les changements climatiques.
Actuellement, l’agriculture, l’exploitation forestière et les autres utilisations humaines des terres représentent un peu moins de 25 % de toutes les émissions de GES d’origine humaine. Une meilleure utilisation des terres peut accroitre leur potentiel de captage de carbone tout en améliorant la sécurité alimentaire, la santé des écosystèmes et la qualité de l’air et de l’eau.
Les forêts vivrières du Grand Sudbury en sont un très bon exemple. «Les forêts vivrières, également appelées jardins forestiers comestibles, sont plantées d’arbres fruitiers, d’arbustes et d’autres plantes comestibles de manière à imiter les écosystèmes forestiers. Aucun pesticide ou herbicide n’est utilisé et une fois établis, ces jardins exigent relativement peu d’entretien, ne nécessitant aucun arrosage après la première saison. La nourriture produite est accessible à quiconque dans la communauté souhaite la récolter», explique Carrie Regenstrief de Sudbury Shared Harvest.
Il existe déjà cinq forêts vivrières dans le Grand Sudbury et on prévoit en établir une dans chaque quartier. L’objectif est d’accroitre la sécurité alimentaire rendant disponible des aliments frais et locaux et en renforçant les compétences et connaissances en jardinage et en alimentation.
De plus, ces jardins forestiers ont d’autres avantages environnementaux. «Les paysages comestibles augmentent la diversité des populations d’insectes, créent un habitat pour les oiseaux et autres animaux sauvages et offrent des conditions idéales aux millions de microbes qui composent un sol sain, ce qui est essentiel à leur capacité de stocker le carbone et ralentir le changement climatique», précise Mme Regenstrief.
Un des objectifs proposés dans l’ébauche du Plan communautaire en matière d’énergie et d’émissions du Grand Sudbury est d’augmenter l’effort de reboisement du programme de reverdissement de la Ville afin d’accroitre le taux de séquestration du carbone. En modifiant la façon dont nous utilisons les terres, nous pouvons faire d’elles une partie de la solution et aider la Ville à atteindre cet objectif.
Il s’avère que nous avons beaucoup à gagner à voir nos fermes, nos cours et nos lieux publics réaliser leur plein potentiel en tant que puits de carbone, d’écosystèmes et de sources de nourriture. Les politiques et ressources de soutien offrent l’élan supplémentaire nécessaire pour accélérer le changement. Un simple changement de perspective peut apporter de bien bonnes choses.
Pour plus d’information au sujet de l’agriculture régénératrice, consultez le site de Régénération Canada : regenerationcanada.org/fr/a-propos/.
Pour des conseils sur le jardinage écologique, consultez le site d’ÉcoHabitation : www.ecohabitation.com/guides/production-alimentaire/ ou Le jardin écologique d’Yves Gagnon.
Écrit au nom de la Coalition Bien-Vivre Sudbury, un groupe de citoyens et de groupes communautaires qui partagent une vision de Sudbury en tant que communauté verte, saine et engagée. Pour plus d’informations portant sur un Grand Sudbury zéro émission nette, voir liveablesudbury.org/net_zero_sudbury.