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le Dimanche 21 juin 2020 20:19 Environnement

Changer notre façon de se déplacer

Selon Olathe MacIntyre, les vélos sont un moyen de transport efficace qui augmentent grandement notre sentiment de liberté et fonctionnent, même avec de jeunes enfants. — Photo : Courtoisie
Selon Olathe MacIntyre, les vélos sont un moyen de transport efficace qui augmentent grandement notre sentiment de liberté et fonctionnent, même avec de jeunes enfants.
Photo : Courtoisie
Zéro émission nette d’ici 2050
Changer notre façon de se déplacer
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Olathe MacIntyre et sa famille habitent à une courte distance du travail, de l’école, du centre-ville et des espaces verts. «Nous marchons, prenons l’autobus, le vélo ou des taxis et louons un véhicule au besoin», explique Mme MacIntyre. «Le transport actif donne à nos enfants un sentiment de fierté de pouvoir contribuer à l’action climatique tout en maintenant la forme physique.»

Le bienêtre mental, le temps passé en famille et les économies financières sont d’autres avantages. «Les défis auxquels nous avons été confrontés, comme le manque de passages piétonniers, de trottoirs et de pistes cyclables, existent toujours, mais s’améliorent avec le temps», dit Mme MacIntyre.

Avant de devenir mère, Lynn Despatie n’utilisait pas le vélo comme principal moyen de transport. Mais après la naissance de son deuxième enfant, elle a vendu sa voiture et acheté un vélo-cargo Bakfiet néerlandais. «J’avais envie d’un mode de déplacement différent, qui serait plus amusant et me ferait bouger, explique-t-elle. Je transporte absolument tout dedans — caisse de bière, épicerie, fleurs et sacs de terre et mes deux enfants qui sont généralement de la partie. Je n’ai jamais regretté ma décision», raconte Mme Despatie.

Tel que proposé dans le Plan communautaire en matière d’énergie et d’émissions du Grand Sudbury, d’ici 2050, 35 % de nos déplacements se feront en transport actif et 25 % en autobus. Étant donné que 42 % de nos émissions de gaz à effet de serre proviennent du transport, principalement de nos véhicules privés, cet objectif est essentiel à l’atteinte en 30 ans d’un Grand Sudbury neutre en carbone.

À l’échelle nationale, en 2016, près du tiers (31,4 %) des Canadiens ont utilisé un mode de transport durable pour se rendre au travail, en hausse par rapport à 19 % en 2011. Dans le Grand Sudbury cependant, les chiffres sont inférieurs. D’après les données du recensement de 2016, environ 10 fois plus d’entre nous devront avoir recours au transport en commun ou à un mode de transport actif pour atteindre zéro émission nette au cours des 30 prochaines années.

Il s’agit d’un objectif réalisable. Les chiffres parlent d’eux-mêmes.

Selon le Plan de gestion de la demande en transport pour le Grand Sudbury, près de la moitié des déplacements domicile-travail sont de moins de 10 km et 25 % de moins de 5 km, des distances faciles à parcourir à pied, à vélo ou en autobus.

Le Plan directeur des transports du Grand Sudbury démontre que le plus grand nombre de voyages se fait à Sudbury proprement dit, dont plusieurs vers les principales destinations de transport en commun. En tout, 21 000 personnes, soit 13 % de la population, vivent le long du corridor Paris-Notre Dame, un secteur de la ville bénéficiant d’un service de transport en commun à haute fréquence et d’une voie cyclable en cours de développement. Une grande partie de nos déplacements quotidiens peuvent donc se faire sans véhicule privé.

Photo : Courtoisie

«Grâce au soutien de nos anciens et actuels conseils de ville, nous devenons une communauté de plus en plus vélosympathique», déclare la présidente de Vélo Sudbury, Rachelle Niemela. Malgré que 60 % de la population s’intéresse au vélo, plusieurs personnes ne se sentent pas en sécurité d’en faire. «Une infrastructure cyclable sûre, connectée, pratique et accessible est la clé pour attirer plus de personnes à ce mode de transport», explique Mme Niemela.

Un récent sondage a montré que 90 % des résidents du Grand Sudbury sont en faveur de l’ajout de voies réservées aux bicyclettes sur les routes principales.

Les villes qui passent à l’action réussissent à augmenter le nombre de citoyens qui utilisent des modes de transport durable. Lorsqu’en 2015 la ville de Calgary a déployé au centre-ville un réseau d’infrastructures cyclables sécuritaires, elle a connu la plus forte augmentation enregistrée en un an de déplacements à vélo au centre-ville, soit une hausse de 40 %.

Le pourcentage de cyclistes qui roulent en hiver au centre-ville de Montréal a plus que doublé entre 2009 et 2018 avec l’augmentation du déneigement des voies cyclables. Après l’amélioration des services, le nombre de personnes qui se rendent au travail en autobus à Kingston a augmenté de plus de 33 % entre 2011 et 2016, un résultat que plusieurs espèrent pouvoir reproduire ici à Sudbury lorsque le Plan d’action du transport en commun sera mis en œuvre dans son intégralité. Déjà, une première série d’améliorations a résulté en une hausse d’achalandage de 7 %. «Le transport en commun sera toujours un service essentiel», explique Lilly Noble, de Friends of Sudbury Transit.

Chaque personne doit pouvoir se rendre au travail, à l’école ou à ses rendez-vous médicaux, subvenir à ses besoins fondamentaux ou encore visiter amis et famille. Le Plan de mobilité durable a révélé qu’un tiers des résidents du Grand Sudbury ne conduisent pas, une réalité à laquelle chacun d’entre nous devra probablement faire face un jour ou l’autre.

Mme Niemela nous rappelle qu’en plus de réduire les émissions de carbone, le transport durable favorise la santé physique et mentale, l’équité sociale, la sécurité routière pour tous les utilisateurs et l’économie locale. «Les rues occupent de loin le plus grand espace public dans une ville, et nous pouvons réutiliser notre domaine public de manière plus équitable pour tous les habitants», déclare Mme Niemela.

Écrit au nom de Coalition Bien-Vivre Sudbury, un groupe de citoyens et de groupes communautaires qui partagent une vision de Sudbury en tant que communauté verte, saine et engagée. Pour plus d’informations portant sur un Grand Sudbury zéro émission nette, voir liveablesudbury.org/net_zero_sudbury.