«C’est la première fois que le conseil municipal de Témiskaming Shores initie un processus de planification stratégique», confirme le Maire Jeff Laferrière.

Le tout a débuté à l’été par une consultation en ligne. «Pour une ville de la grosseur de Témiskaming Shores, que 235 personnes aient répondu à la consultation en ligne, c’est inédit», affirme Ian Duff de la firme McSweeney & Associates, la firme embauchée pour mener l’exercice de planification stratégique.

La firme a interviewé 17 personnes, invité des citoyens à des assemblées de cuisine; 39 personnes ont répondu à l’appel et elle a rencontré 11 membres du conseil municipal et du personnel.

«Pour le conseil, cet exercice est une occasion de mesurer le niveau d’engagement de la population. Le conseil veut administrer la ville avec l’aide de la communauté. Je vois de la valeur à aller vers la communauté. Ça nous permet de constater qu’on est sur la même page. Il y a tellement de préoccupations comme le logement, la croissance démographique, entre autres, que ça doit être clair où on s’en va pour les cinq ou dix prochaines années. Si l’on se fie sur les politiciens, rien ne va se faire. À cause du principe de précaution impliquée dans toutes les décisions, tout est lent», précise Jeff Laferrière.

L’importance de l’implication communautaire est telle que la ville a adopté le nom officiel de l’exercice : Stratégie de développement communautaire de la ville de Témiskaming Shores.

Des actions faisables et réalistes

À la rencontre du 29 octobre, une trentaine de citoyens choisis et des membres du conseil devaient faire des propositions à partir de quatre thèmes que la firme McSweeney & Associates avait identifiés suite à une analyse des forces, des défis, des occasions, des aspirations et des résultats proposés lors des consultations antérieures.

«Maintenant, c’est le temps d’identifier des actions faisables et réalistes», affirme Nancy Johnston de la firme d’experts-conseils. 

Dans le document de travail, le premier thème portait sur la protection du lac Témiskaming et l’environnement en général. Les participants reconnaissent qu’il y a urgence devant la détérioration de la qualité de l’eau du lac. L’avènement de l’agriculture industrielle et la mise en valeur de terres neuves augmentent l’arrivée de polluants dans le lac. Témiskaming Shores doit identifier des partenaires pour cette question.

Le deuxième thème est celui de la planification de la vie communautaire. À savoir ce qui doit être fait pour aider les résidents à penser davantage à s’identifier à Témiskaming Shores plutôt qu’à une des villes d’avant le regroupement. 

«Ça fait vingt ans que le regroupement des villes a eu lieu, mais ce n’est pas encore une réalité dans l’esprit de la population», explique Ian Duff. 

Utilisation d’un seul code postal?

L’utilisation d’un seul code postal serait un début, mais Poste Canada le refuse. L’autre question sur la vie communautaire portait sur comment être plus inclusif avec les différentes cultures et appuyer l’équité, la diversité et l’inclusion. 

La ville devrait en faire davantage pour les nouveaux arrivants et l’autre suggestion propose que des membres du personnel de la ville portent les dossiers des Autochtones et des francophones.

Le thème le plus difficile à aborder, pour identifier des solutions a été celui des infrastructures. La ville soutient plusieurs infrastructures en double. Depuis le regroupement, la ville est responsable de deux systèmes d’aqueduc, de puits, d’usines d’épuration d’eau, de réseau routier, de pompiers… 

La recommandation réaliste est que la ville doit s’assurer de mieux communiquer ses décisions et de revoir son plan d’investissements en infrastructures.

Retenir les résidents et les entreprises

Enfin, comment attirer et retenir les résidents et les entreprises? Chaque fois qu’il y avait une proposition, l’obstacle du manque de logement refaisait surface.

«La Stratégie de développement communautaire n’est pas exclusive au conseil municipal. L’engagement communautaire est critique. C’est essentiel que nous ayons une vision commune et d’impliquer la communauté parce que c’est le volontariat qui est à l’avant-plan du développement de la ville. On yarrivera, j’en suis convaincu. On est vraiment la meilleure petite ville du Canada», ajoute Jeff Laferrière. 

C’est en décembre que la version de la firme d’experts-conseils de la Stratégie de développement communautaire et de son plan de mise en œuvre sera remise au conseil.