Dr Monestime a laissé un leg important dans le pays. Il a d’ailleurs été reconnu en 1975 par le gouvernement de l’Ontario pour sa contribution à sa communauté et à la province. La province a désigné un canton au nord de Sault-Sainte-Marie en son nom.
Saint Firmin Monestime est né en décembre 1909 au Cap-Haïtien, la deuxième ville d’Haïti. Après ses études secondaires, il décide de s’inscrire à la Faculté de médecine de Port-au-Prince. Il obtient son diplôme en 1932. Spécialisé en médecine rurale, Dr Firmin Monestime est affecté dans une zone rurale frontalière. Là-bas se déroule un sanglant conflit entre Haïti et la République dominicaine. Le jeune médecin soigne les nombreuses victimes de la zone et assiste aux conditions de vie déplorables de la population locale.
Il va écrire quatre livres pour décrier ces conditions dans lesquelles vivent les Haïtiens en milieu rural. La politique naissait ainsi en lui. Politique qu’il poursuivra à Mattawa quelques années plus tard.

Firmin Monestime
«La politique pour Firmin Monestime a commencé en Haïti. J’ai ici un des quatre livres qu’il a écrit pour dénoncer les conditions précaires et déplorables de la population qu’il servait à l’époque comme médecin. Il voulait qu’il y ait une amélioration des conditions de vie, les pauvres souffraient. Mon père faisait le plaidoyer pour eux. Il ne s’est pas entendu avec le gouvernement qui était en place sur ce qu’il disait. Il a dû quitter le pays», explique Vala Monestime Belter.
Un médecin converti en politicien
Le jeune médecin Monestime fuit son pays et arrive au Canada en 1945. Il entre par le Québec. Il reprend sa formation médicale pour mettre à jour son diplôme. Il apprend aussi l’anglais, obtient son statut d’immigrant et devient citoyen canadien.
Il pratique son métier à Québec, Montréal et à Ottawa. Il va prendre ensuite la route pour se rendre à Timmins, où il voulait aller pratiquer. À mi-chemin, il s’arrête à Mattawa, avec son collègue, pour déjeuner. C’est à ce moment-là qu’il a des conversations avec les résidents. Ils lui disent qu’ils ont un hôpital, mais qu’il n’y a pas de médecin résident. Ils parviennent à le convaincre et Monstime accepte d’y rester et d’y travailler. Les habitants sont séduits par le caractère jovial, l’esprit d’ouverture de ce médecin.
Petit à petit, la politique qui était née en lui quand il était dans son pays d’origine se réveille. Saint Firmin sent en lui vouloir devenir un acteur sur la scène politique. Les gens l’admirent et, sans surprise, il est élu conseiller municipal en 1962 puis maire l’année suivante. Il devient ainsi le premier maire noir élu du Canada.
En 1970, il s’engage activement dans la politique progressiste-conservatrice de la province et devient directeur national du parti.
D’énormes contributions
Parmi les nombreuses réalisations du maire Monestime visant à changer le visage de sa ville et à améliorer les conditions de vie de ses habitants, on peut citer la construction de logements à prix modique, la réalisation de parcs publics, l’asphaltage et le maintien des chemins et l’amélioration de l’éclairage des rues de Mattawa.
Mais son projet le plus important, sa contribution la plus pérenne et visible à la communauté demeure la Maison de soins infirmiers Algonquin, qui a ouvert ses portes en 1976.
En tant qu’homme politique, il est connu comme l’homme de tout le monde. L’éducation est un pilier de son programme et il s’acharne à améliorer la vie de ses électeurs. Partout où l’on regarde, on voit s’ériger de nouveaux bâtiments. C’est tout le visage de la ville de Mattawa qui changeait. Firmin Monestime est décédé en 1977.

Firmin Monestime avec sa femme Zena Petschersk