«Nous commémorerons la force et la résilience des gens de la région. Ça a été une tragédie, mais ça démontre comment une communauté peut être forte lorsqu’elle est mise à l’épreuve et peut se remettre à prospérer après avoir presque tout perdu. Il est aussi important de se souvenir de ceux qui n’ont pas survécu, parce qu’ils ont tout de même montré en premier comment bâtir des communautés fortes et résilientes», explique la coordonnatrice des commémorations, Tiffany White.
La plupart des activités se dérouleront au Pavillon Harbour Place et au Club de curling de Haileybury, tout près l’un de l’autre. Les célébrations débuteront le jeudi 29 septembre avec des feux d’artifice à 20 h 30.
Le vendredi coïncide avec la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, alors une soirée musicale mettant en vedette deux artistes issus des Premières Nations sera présentée à l’École des mines : John Wayne Potts, alias Suker Gut, et le David Laronde Band.
La plus importante journée d’activités aura lieu le samedi 1er octobre. Il y aura d’abord une parade, qui mettra en vedette les services d’incendie, mais à laquelle tout le monde peut s’inscrire.
La parade se terminera au Harbour Place où aura lieu une série d’activités pour les enfants et la famille en plus d’exercices et de compétitions exécutées par les pompiers.
«Nous aurons aussi des gens qui feront une baignade commémorative dans le lac, s’ils sont assez courageux pour plonger le 1er octobre!», lance Tiffany White.
En soirée, les participants auront le choix entre un souper gala et spectacle musical — surtout pour les grands — et un film de style «drive-in» pour toute la famille au Haileybury Heritage Museum.
Finalement, après le déjeuner le dimanche matin, il y aura une visite d’une durée de 6 heures pour couvrir l’étendue de l’incendie.
Pour toute information ou pour acheter des billets pour la soirée gala ou le déjeuner, contactez le Haileybury Heritage Museum à [email protected].
43 morts, 6000 sans-abris
L’été et l’automne 1922 avaient été particulièrement chauds et secs. Pour cette raison, les pompiers engagés l’été pour combattre les feux avaient proposé au gouvernement de prolonger leur embauche, mais la demande avait été refusée.
Ces pompiers venaient de quitter la région lorsqu’est arrivée la journée où les propriétaires terriens avaient le droit d’allumer des petits feux de broussailles sans permis pour se débarrasser de branches et plantes inutiles. Plusieurs s’empressèrent de le faire le 4 octobre. Malheureusement, le vent a choisi ce moment pour gagner en intensité. Les agriculteurs et colons ont rapidement perdu le contrôle et les dizaines de petits feux sont devenus un énorme brasier.
Poussé par le vent, le feu s’est propagé à 18 cantons, rasant entièrement les villages de Charlton, North Cobalt, Thornloe et Heaslip ainsi que 90 % de Haileybury, qui donnera éventuellement son nom à l’incendie. New Liskeard et Englehart ont été miraculeusement épargnés lorsque le vent a changé de direction.
Les histoires de survie et d’actes héroïques sont nombreuses. À Haileybury, beaucoup de gens se sont jetés dans les eaux froides du lac Timiskaming. Les infirmières de l’hôpital ont guidé les malades jusqu’au bord du lac.
À Charlton, des résidents auraient survécu en se réfugiant dans l’édifice de production d’électricité, construit en béton. Pendant la nuit, madame Reginald Thompson a donné naissance à un enfant!
Billie Weeks aurait fait dix voyages avec son camion entre Charlton et Englehart pour sauver des dizaines de gens, jusqu’à ce que ses pneus fondent. Une adolescente et son frère auraient survécu en s’abritant dans un caniveau à côté d’un ours qui fuyait, lui aussi, l’incendie.
Aussi rapidement que le feu avait commencé, il a pris fin le lendemain grâce à des averses de pluie et de neige. Les résidents ont rapidement pu constater l’ampleur démesurée des dégâts.
Ils n’étaient pas au bout de leurs peines. Quarante-trois décès, dont onze à Haileybury, semblent peu pour l’ampleur de l’incendie, mais 6000 personnes n’avaient plus de maison à l’approche de l’hiver. «Plusieurs familles sont parties vers le sud, vers Toronto. Certaines sont revenues plus tard pour reconstruire quand les choses se sont stabilisées», raconte Tiffany White.
Des subventions d’urgence ont permis de construire quelques résidences rudimentaires pour l’hiver, des tonnes de nourriture ont été envoyées et la Toronto Transit Commission a envoyé plusieurs wagons de tramway qui n’étaient plus en service pour servir de bureaux et de maisons.