Équipés de rien d’autre que des bâches et des boites de carton comme abri, des élèves s’engagent chaque année à se sensibiliser à la réalité des personnes sans-abri. Ils se couchent dans leur abri et passent la nuit dehors dans le terrain de stationnement de l’école, peu importe la météo. Les membres de la communauté sont invités à venir les visiter durant la soirée pour offrir un don ou de la nourriture.
La sensibilisation joue un rôle énorme
Les élèves qui ont participé ont pu constater par eux-mêmes l’importance de la cause durant cette longue nuit pluvieuse.
«J’ai été chanceuse», lance une des élèves participantes, Alexie Blais. «Ma boite est restée sèche, mais il y avait des gens qui étaient pas mal trempes.»
Olivia Lachapelle, une autre participante, raconte que «le toit de ma boite a [cédé] avec toute la pression de l’eau puis j’avais besoin de déménager toutes mes affaires dans la boite de mon amie. Ce n’est pas exactement idéal, mais ça c’est la vie d’un sans-abri. Puis on est ici pour vivre cette expérience».
Durant la soirée, un homme sans-abri de la communauté est venu visiter les élèves. Il a expliqué qu’il existe plusieurs raisons que les gens ne connaissent pas qui peuvent être la cause de l’itinérance. Ce n’est pas toujours la faute de la personne. Alexie déclare que «ça nous fait réaliser que le problème est un peu plus gros qu’on pense».
Le matin suivant, l’école a organisé un rassemblement pour discuter de la nuit de cette année et entre autres partager les histoires de l’homme qui leur a rendu visite.
C’est une chose d’entendre parler de la tragédie de la pauvreté, mais être capable de se mettre dans les souliers d’un sans-abri pour comprendre leur réalité est la motivation dont les gens ont besoin pour susciter un changement. «On ne pense pas deux fois lorsqu’on les voit sur la rue», remarque Jonathan Houle, un autre élève qui a passé la nuit dehors. «C’est juste une expérience pas mal inoubliable.»
Contrer la pauvreté
L’É.s.c. Champlain a décidé il y a quelques années que leur cause humanitaire allait être la pauvreté. Tous les projets qu’ils entreprennent cherchent à éliminer ce problème.
D’abord, pour pouvoir participer à la soirée sans-abri, les élèves doivent ramasser des dons d’au moins 20 $. «C’est très rare que l’élève arrive avec seulement 20 dollars», fait remarquer l’enseignante responsable de la construction identitaire, Carol Bradley Whissell. «Ils rapportent beaucoup plus d’argent que ça.»
Mme Bradley Whissell avait compté 3300 $ le lendemain matin. Elle estime qu’ils auront ramassé environ 4000 $, incluant les dons de nourriture et d’argent reçu durant la soirée.
Par la suite, l’école assure que les fonds sont bien distribués pour aider autant d’organismes que possible. La nourriture récoltée va directement à la banque alimentaire de Chelmsford. L’argent est divisé entre différents organismes lucratifs. La banque alimentaire reçoit une portion ainsi que la banque alimentaire Nourrissons à Sudbury et le Women’s Centre. «On fait toujours un don parce qu’eux autres au mois d’octobre ils ont “Feminine Hygiene Shouldn’t be Scary” comme thème pour l’Halloween», explique Mme Bradley Whissell.
De plus, grâce à la Soirée sans-abri, l’école peut fournir des vêtements d’hiver pour les familles de la communauté qui sont aussi en besoin.