L’ACFO Témiskaming renouvèle son plan stratégique. À la réunion du conseil d’administration du 27 novembre, Matthis Perrard d’ImpactON (autrefois le Conseil de coopération de l’Ontario) a livré le rapport de la consultation communautaire. Quinze personnes et trois sondages en ligne ont permis de dégager les perceptions qu’ont les gens de la communauté de L’ACFO Témiskaming.
«Les gens consultés ont répondu avec enthousiasme. Ils veulent que l’ACFO continue. Ils reconnaissent l’énorme travail de l’organisme pour intégrer les francophones à la communauté et pour faire reconnaitre leurs droits. La perception des anglophones est que la communauté francophone est dynamique et accueillante lors des activités qu’elle organise», explique Matthis Perrard.
«Les répondants ont aussi indiqué que vivre en français à Témiskaming Shores est bien, exception faite des services hospitaliers. Tous sont conscients des énormes défis : des difficultés de relève. Néanmoins les gens veulent que l’ACFO garde l’influence qu’elle a dans la communauté», termine le consultant.
Depuis l’adoption de l’ancien plan stratégique, il y a 5 ans, la réalité sociale a énormément évolué dans la région. Il devient particulièrement urgent pour l’ACFO Témiskaming de se redéfinir et revoir son action communautaire. Déjà, avant la pandémie, le tissu social de la communauté francophone se transformait, comme ailleurs. Mais, la pandémie a été l’accélérateur qui a modifié en profondeur l’engagement communautaire.
Les réussites
Comme l’indique le rapport en vue du nouveau plan stratégique, l’ACFO Témiskaming peut compter sur certaines grandes forces. «À plusieurs reprises, l’ACFO a su mobiliser la population. Elle jouit d’une grande implication sociale», commente un des membres du conseil d’administration, Ghislain Lambert. «Nous avons une bonne communication avec les organismes de la région. Il y a une reconnaissance sociale de la part de la municipalité et de la communauté anglophone.»
«Nous sommes crédibles»», continue Annick Boucher, également du conseil d’administration.
«Nous nous impliquons dans plusieurs activités communautaires comme avec les ainés. Nous nous préoccupons de faire une place pour la jeunesse», ajoute Patricia Poirier.
«De toutes les communautés que j’ai visitées, c’est ici que vous avez le mieux réussi à créer un lien entre les Autochtones, les anglophones et les francophones», annonce Matthis Perrard.
Les défis
Le conseil d’administration n’a pas fait l’autruche devant l’importance d’identifier les faiblesses de l’organisme. «Où est-ce qu’on s’en va», demande Annick Boucher. Le constat est de taille.
L’avènement de la pandémie a modifié considérablement la société. Les gens semblent hésitants à s’engager à long terme. Ils sont bien ouverts à donner de leur temps, mais seulement pour un évènement ponctuel. Il est de plus en plus difficile de trouver des bénévoles.
Le président de l’ACFO Témiskaming, Dominique Nackers, partage ses inquiétudes : «Comment inclure les jeunes et les jeunes familles. Puis, nous sommes à la merci des subventions. Nous avons des difficultés à recruter. Avec ça, nous n’avons qu’une seule employée. Ce n’est pas suffisant.»
Les membres du conseil d’administration ont aussi examiné les menaces qui guettent l’ACFO. La première, c’est la relève au sein du conseil d’administration. «Les gens ne veulent plus s’engager à long terme. Ce sont toujours les mêmes qui s’impliquent. Les gens vieillissent. Il y a un manque de diversité au sein du conseil : ce sont surtout les personnes du monde de l’enseignement qui acceptent de siéger», observe Lise Turgeon du conseil d’administration.
D’autres ont relevé que malgré tous les efforts, il y a un manque de visibilité de l’ACFO dans la communauté.
Un avenir rempli d’espoirs
Au-delà d’un examen diagnostique lourd, le conseil d’administration de l’ACFO Témiakaming jette un regard plein de promesses sur son avenir. Il peut compter sur le fait qu’il y a une communauté francophone dynamique. «Nous avons de plus en plus de représentants francophones près du pouvoir. Il est important de ne pas avoir peur de les rencontrer», dit Dominique Nackers.
Lors de cette première rencontre pour renouveler son plan stratégique, le conseil d’administration a pris conscience qu’il devait revoir le positionnement de l’organisme et arrêter de croire qu’ils ont la responsabilité de tout organiser. Dominique Nackers croit qu’il faut «chercher à avoir plus de contact avec les francophones sans nécessairement avoir des activités. Ne pas avoir peur de rencontrer les gens, de faire du un à un.»
À la fin de cette première rencontre, Dominique Nackers n’a pas mâché ses mots : «On voit les problèmes. Il faudra les envisager et faire autrement.»
Le nouveau plan stratégique sera soumis pour approbation à la prochaine assemblée générale annuelle en février prochain.