Créé en 1975 par un professeur et un étudiant de l’Université Laurentienne, soit Gaëtan Gervais et Michel Dupuis, et levé pour la première fois à l’Université de Sudbury en cette même année, le drapeau vert et blanc a été témoin, depuis près de 50 ans, de plusieurs développements qui ont marqué la société franco-ontarienne et ce grâce à la ténacité et la résilience de milliers de Franco-Ontariennes et Franco-Ontariens à travers la province.
Mentionnons, entre autres, la création des tribunaux de langue française à travers l’Ontario, la Loi sur les services en français adoptée par l’Assemblée législative en 1988, laquelle a contribué à l’établissement de nombreux centres de santé communautaire, la création de conseils scolaires de langue française aux niveaux primaire et secondaire, la victoire, à la fin des années 1990, de l’hôpital Montfort d’Ottawa face à la décision du gouvernement conservateur de l’époque de le fermer, enfin l’établissement de l’Université de l’Ontario français.
Cette résilience, la communauté franco-ontarienne de Greenstone, dans le Nord-Ouest de la province, en a encore fait preuve à sa façon cette année. On se souviendra que le conseil municipal a décidé de ne plus garder en permanence le drapeau franco-ontarien voisin de ses bureaux. Face au refus par le conseil de rétablir le drapeau identitaire, les Franco-Ontariennes et les Franco-Ontariens de l’endroit ont opté de placer devant et sur leurs domiciles des drapeaux verts et blancs. Ils et elles ont aussi refusé, le 25 septembre, de participer au lever du drapeau de façon temporaire, une cérémonie organisée par le conseil municipal.
Arboré en permanence par plusieurs conseils municipaux de la province, par les écoles primaires et secondaires ainsi que par les universités bilingues et unilingues de l’Ontario, le drapeau fait de plus en plus la fierté des francophones de l’Ontario. Les textes et les photos publiés dans cette édition du Voyageur démontrent bien que le drapeau a été fièrement levé dans plusieurs municipalités du Nord-Est de la province le mercredi 25 septembre, que ce soit à Cochrane, à Moonbeam, à East Ferris, Mattawa, Nipissing Ouest, North Bay, dans le Témiscaming, à Thunder Bay et même à Sault Ste-Marie où le conseil avait jadis refusé de le reconnaitre.
Il serait fort apprécié, et surtout approprié, que le gouvernement ontarien reconnaisse, en 2025, année du cinquantenaire du drapeau, l’Université de Sudbury comme institution unilingue française en lui octroyant un financement adéquat qui lui permette de lancer son projet d’université par et pour les Franco-Ontariennes et les Franco-Ontariens. Le drapeau vert et blanc serait ainsi témoin d’un autre développement attendu, non seulement depuis 2021 lorsque l’Université de Sudbury s’est déclarée unilingue française, mais depuis de nombreuses années.