C’est aussi le cas du Voyageur, un journal qui a la lourde charge, mais l’immense honneur de porter la voix des francophones d’un territoire aussi grand que celui du Nord de l’Ontario.
La mission est encore plus ardue, lorsqu’on sait que Le Voyageur est un titre de presse qui ne dépend d’aucun organisme qui le maintient en vie grâce à des financements, et que le journal doit trouver par lui-même les ressources nécessaires à son édition chaque semaine.
Cette indépendance est aussi une chance pour le journal, qui ne se voit dicter sa ligne éditoriale par aucune partie, demeurant au seul service de la francophonie, et donc de tous les francophones. De toutes les régions du Nord de l’Ontario, aussi.
Ayant toujours été au service de la communauté francophone, Le Voyageur se voit aussi puiser dans ses propres ressources financières, alors que sa ressource humaine, une petite équipe au demeurant, prend régulièrement sur elle et sur son temps pour continuer à informer et véhiculer les activités de nos régions.
Et cela a un prix que Le Voyageur tait et ne met pas toujours en avant. C’est pour cela qu’il devient de temps en temps nécessaire d’en parler. Un tel exercice a l’avantage de dissiper certains malentendus et mieux clarifier les choses pour notamment nos chers organismes communautaires avec qui Le Voyageur collabore en continu.
Le Voyageur appuie et supporte des initiatives et des événements à travers des ententes. Cela ne génère pas nécessairement des ressources financières pour le journal, et lorsqu’il se trouve une entente qui génère une rentrée d’argent, le montant est le plus souvent modeste.
Or, l’imprimerie où Le Voyageur tire ses copies chaque lundi ne fait aucun cadeau à l’entreprise. Il faut aussi payer le prix aux livreurs pour transporter le journal dans les régions. Il faut également payer les salaires de l’équipe, l’entretien et les charges de nos locaux et j’en passe…
Malgré cela, Le Voyageur reste mobilisé et engagé pour produire du contenu communautaire, notamment pour encourager l’immigration francophone, son accueil et son intégration.
Cependant, lorsqu’un organisme décide, par exemple, de dépenser autrement son budget de communication pour faire sa propre promotion, et cela peut être à travers du contenu sponsorisé sur Facebook, il est difficile, après coup, pour Le Voyageur de sceller une entente suivant laquelle l’effort et les dépenses reposent exclusivement sur les ressources fragiles de l’entreprise.
Le Voyageur veut et souhaite continuer à faire du communautaire. Mais pour pouvoir continuer à le faire, le journal a besoin de la compréhension et du soutien de nos organismes communautaires. C’est une question d’équilibre. C’est vital.