La maltraitance chez les personnes âgées est un fléau qui malheureusement est en augmentation en Ontario. Selon l’animatrice du webinaire offert par la FARFO, Aliciadeea Le Roc, directrice, avocate et notaire à la Clinique juridique francophone d’Ottawa, a observé une tendance inquiétante chez ses clients.
«Ce sont surtout les ainé·e·s issues de l’immigration qui font face à des problèmes de logements, d’exploitation financière, d’abus de pouvoir et des cas de fraudes», affirme-t-elle.
Même son de cloche du côté de la Présidente du Réseau de prévention de la maltraitance des ainé·e·s francophones de l’Ontario. Selon Denise Lemire, depuis la pandémie de COVID-19, il y a eu une aggravation du phénomène de la maltraitance chez les ainé·e·s. «Oui, surtout dans les soins de longue durée… en lien avec la négligence et la maltraitance. La FARFO recommande d’avoir plus de formation pour les préposés (travailleurs à domicile)».
À préciser que L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) définit la maltraitance envers les personnes âgées comme «un acte unique ou répété, ou l’absence d’intervention appropriée, dans le cadre d’une relation de confiance, qui entraîne des blessures ou une détresse morale pour la personne âgée qui en est victime».
Les types de mauvais traitements, la prévention de la maltraitance chez les ainé·e·s, quoi faire si l’on soupçonne qu’une personne ainée est maltraitée, et quelles sont les ressources communautaires sont autant d’aspects abordés durant la session.
«Je ne pensais jamais que ça m’arriverait»
Durant le webinaire, les participants·e·s ont pu apprendre que c’est en s’éduquant à reconnaître les signes de la maltraitance et de la négligence, qu’on peut mieux aider les personnes ainées aux prises avec cette épreuve. De fait, n’importe qui peut être la cible de mauvais traitements, peu importe son âge, sa capacité mentale, sa situation familiale, socioéconomique, sa culture, etc. Ce n’est parfois pas facile pour elles de réaliser qu’elles le sont.
Les mauvais traitements subis par les personnes âgées peuvent prendre divers aspects tels que les mauvais traitements physiques (incluant à caractère sexuel) et psychologiques, l’exploitation financière et la négligence (incluant la négligence de soi).
Même si la fraude et la cybercriminalité ciblent tous les groupes d’âge, les signalements effectués par des personnes de 60 ans et plus ont dépassé tous les autres groupes d’âge en 2021. Les escroqueries et les fraudes ont beaucoup augmenté selon le site du Centre antifraude du Canada. D’où l’importance de faire de l’éducation et de la sensibilisation auprès des personnes âgées.
- Toutes les formes de maltraitance ne sont pas de nature criminelle, mais toute forme de violence est inacceptable;
Où trouver de l’aide ?
Les victimes de mauvais traitements ont parfois honte ou peur ou encore choisissent de garder le silence. Elles ne seront pas forcément prêtes à tout dire immédiatement, même à dire quoi que ce soit. «Mais vous pouvez quand même les aider. suggérent les deux expertes. De plus, elles ajoutent qu’«il est important qu’elles sachent qu’elles ne sont pas responsables de cet abus. Si vous voulez garder l’anonymat, vous pouvez appeler Échec au crime au 1-800-222-8477».
Me Aliciadeea Le Roc recommande de consulter le Centre d’information juridique de l’Ontario (https://centreinfojuridique.ca/) avant de prendre rendez-vous avec un bureau de conseil juridique. «Ça devient moins cher quand on est bien préparé et qu’on a tous les documents nécessaires avant de consulter un·e avocat·e.»
Localement, on peut trouver le service de Soutien juridique du Nord au sein de la Clinique juridique communautaire de Sudbury, qui vient en aide aux personnes âgées du nord de l’Ontario, dont le revenu est peu élevé et qui éprouvent des problèmes juridiques liés à leur âge, et leur prodigue des conseils juridiques gratuits et confidentiels. Pour consulter : (https://www.sudburylegalclinic.com/fr/legal-topic/maltraitance-et-violence-familiale/).
Le webinaire était une initiative du Réseau de prévention de la maltraitance des ainé·e·s francophones de l’Ontario (RMAFO) en collaboration avec la Fédération des ainés et des retraités francophones de l’Ontario (FARFO) et du Centre juridique communautaire d’Ottawa.