le Lundi 13 janvier 2025
le Mercredi 11 Décembre 2024 9:00 Francophonie

Créer un espace pour le vivre ensemble

Le vendredi 29 novembre 2024 avait lieu la première édition du panel informel sur l’immigration francophone où des personnes aînées provenant de la région ainsi que des personnes issues de l’immigration de Sudbury se sont rassemblées pour venir discuter des enjeux et des défis à l’intégration des immigrants au sein de leur communauté d’accueil.
Créer un espace pour le vivre ensemble
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C’est à la suite du panel formel intergénérationnel qui s’est tenu durant la semaine nationale de l’immigration francophone, du 3 au 9 novembre 2024, et qui avait pour thème Notre héritage de demain que le comité organisationnel a voulu créer un espace de discussions informelles entre des personnes ainées et des gens de la diversité immigrante dans le Grand Sudbury. 

Une collaboration avec l’UTA 

L’objectif de cet événement était de déconstruire les stéréotypes et de créer des liens entre les jeunes et les personnes âgées de la région, dans le cadre du projet de Communauté francophone accueillante, une initiative subventionnée par le gouvernement fédéral. Les membres du personnel du Centre de santé communautaire du Grand Sudbury (CSCGS) et ceux du Réseau de soutien à l’immigration francophone du Nord de l’Ontario ont eu l’idée de collaborer avec l’Université du troisième âge (UTA), afin de pouvoir créer un espace de discussions plus conviviales et axés sur l’échange entre ces deux groupes démographiques.  

Selon Ines Bouguerra, agente de développement socio-économique du Réseau du Nord, c’est évident qu’il y a deux réalités dans nos communautés francophones en milieu minoritaire en Ontario. Primo, notre profil démographique d’une population francophone vieillissante et secundo, l’immigration francophone qui est récente et qui est pour la plupart faite de jeunes gens.

«On veut contrer la solitude des personnes âgées et prévenir l’exclusion sociale des personnes immigrantes», selon elle.

Après un tour de table, c’est avec entrain que l’animatrice du panel, Elsie Miclisse, a invité les gens présents à réfléchir à l’expérience de la communauté en lien avec l’immigration francophone. C’est en citant ce proverbe africain «Ce que le vieux voit couché, le jeune, même debout, ne peut l’apercevoir», qu’Elsie débute la session. 

Ce proverbe résume bien l’importance de tisser des liens entre les ainé.es et les jeunes personnes dans la salle.  L’animatrice de l’émission Le matin du Nord à Radio-Canada a su créer une atmosphère de bienveillance afin de permettre une bonne participation de l’auditoire à livrer leurs témoignages inspirants et de partager des bonnes idées qui contribueront à renforcer notre communauté francophone. 

Le bénévolat, une porte d’entrée à l’intégration

Durant les discussions, des éléments intéressants furent mentionnés, tels que le bénévolat pourrait être un bon outil d’intégration, car il permet de rencontrer les besoins des nouveaux arrivants et ceux de la communauté d’accueil. Souvent, c’est la méfiance qui nourrit les préjugés et l’ignorance de l’autre, de ses valeurs, de sa culture. Dr. Alias Kablan, arrivé depuis sept ans à Sudbury, abonde dans le même sens qu’on doit former des réseaux francophones, afin de contrecarrer le découragement des nouveaux arrivants qui ont souvent un haut niveau professionnel dans leur pays et qu’en arrivant au Canada, ces personnes doivent recommencer du début. Tout un travail de sensibilisation pourrait être accompli par le réseautage économique francophone, un service de jumelage de postes de bénévolat, pour être à l’affut des événements locaux.

Cette première édition de cette rencontre ne sera pas la dernière et le comité organisateur compte organiser d’autres occasions de rencontre afin de réunir les membres de la communauté d’accueil et des personnes issues de l’immigration. De fait, plusieurs personnes présentes ont exprimé le souhait d’organiser un repas communautaire pour apprendre à mieux se connaitre.

Selon les dires de Monique Beaudoin, Coordonnatrice de l’Équité, diversité et inclusion et d’Ahmed Saba, Agent de liaison culturelle au CSCGS, la rencontre a répondu entièrement à leurs attentes par la qualité des commentaires et des questions abordées et par le nombre de participants. Cependant, les deux membres du comité organisateur espèrent avoir plus de personnes ainées de la communauté d’accueil pour les prochaines rencontres. 

Il y a un vrai désir d’intégration chez les nouveaux arrivants. Ils et elles veulent participer à la vie communautaire en s’impliquant dans des activités sportives, économiques et culturelles. Ce sont tous des occasions de mettre l’emphase sur nos ressemblances et non sur nos différences, afin de contribuer à la réputation d’une ville dynamique et accueillante qu’est Sudbury.