le Lundi 17 février 2025
le Mercredi 22 janvier 2025 9:00 Francophonie

Les mémoires inspirantes d’un éducateur au service de la francophonie

M. Émile Guy — Photo: Donald Dennie
M. Émile Guy
Photo: Donald Dennie
Aider et aimer plutôt que punir; entreprendre plutôt que reprendre; être positif plutôt que négatif, voilà autant d’expressions qui résument de façon succincte la philosophie qui a guidé et animé M. Émile Guy au cours de sa carrière de 25 ans en éducation, soit de 1955 à 1990.
Les mémoires inspirantes d’un éducateur au service de la francophonie
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Une philosophie que M. Guy décrit bien dans le premier volume de son autobiographie intitulée «Mes souvenirs comme éducateur» et qu’il a expliquée lors d’une entrevue accordée au Voyageur. Il souligne sa décision de publier ce premier volume en écrivant :«J’ai donc entrepris de cerner mon sujet et de me raconter comme éducateur. C’était le thème qui m’habitait lorsque je pensais à ce sujet».

Né en juillet 1936 à la campagne, dans la région appelée Chartrand Corner, située entre Noëlville et Monetville, M. Guy y a fait son école primaire à compter de l’âge de cinq ans bien qu’à l’époque il fallait avoir six ans pour débuter son éducation. «J’ai expliqué que j’avais six ans moins un», a-t-il raconté lors de l’entrevue qu’il a accordé au Voyageur. Par la suite, il a fréquenté le Juvénat avec l’intention de devenir un frère des Écoles chrétiennes. 

«Mon rêve c’était d’enseigner», écrit-il dans son autobiographie. Après avoir étudié pendant trois ans à l’Académie De La Salle à Ottawa, M. Guy a terminé son secondaire au Sudbury High School, avant de s’inscrire à l’École Normale à Ottawa. Tout en enseignant, il a terminé un Baccalauréat ès Arts à l’Université d’Ottawa et une maîtrise en Éducation à l’Université de Toronto, en suivant des cours d’été et de correspondance.

D’enseignant à surintendant d’écoles 

Après avoir enseigné pendant dix ans, il est devenu inspecteur d’écoles en janvier 1965, après avoir réussi un examen oral, et surintendant d’écoles en 1967. 

Comme inspecteur, il était à l’emploi du ministère provincial de l’Éducation et en tant que tel, il avait la responsabilité de visiter les écoles et noter le nombre d’élèves, «car les subventions qu’on accordait aux écoles dépendaient du nombre d’élèves», a-t-il expliqué. Comme surintendant, il était l’employé du Conseil scolaire d’abord pour le Conseil des écoles séparées catholiques romaines de Sudbury du mois d’août 1967 au mois de décembre 1968 et ensuite pour le Conseil des écoles séparées catholiques du District de Sudbury de 1968 à 1990. Pendant toutes ses années comme surintendant, il a été responsable du programme de Français.

Il raconte qu’à ses débuts comme surintendant, il a observé que les enseignants et les enseignantes enlevaient des points comme punition pour des fautes d’orthographe. «Un élève pouvait avoir moins 10 pour un travail qui était pourtant bien. C’était un enseignement punitif. Selon moi, il fallait plutôt donner des points plutôt qu’en enlever». Ce qu’il a réussi à convaincre les enseignants à faire.

Faire aimer le français

M. Guy se félicite du fait qu’au cours de ses années comme surintendant, il a aussi réussi à faire aimer le français en organisant un tournoi de français lors d’une fin de semaine au Collège Notre-Dame de Sudbury, ainsi que par des émissions de télévision en direct. «En faisant aimer le français, je me suis dit que j’avais atteint mon objectif». Un moment donné la commission scolaire avait décidé d’accorder la même importance à toutes les matières en enseignant le même nombre de périodes que ce soit pour les mathématiques, les sciences, l’histoire, la géographie ou le français. Il a réussi à ce qu’on donne une importance accrue au français, en enseignant sept périodes de cette matière plutôt que seulement cinq.

Il se dit fier d’avoir aidé un élève à réussir un travail pour lequel l’enseignante lui avait donné zéro. Lors de sa visite à la classe, il a demandé à l’étudiant pourquoi il avait failli; il lui a répondu que c’était parce qu’il n’avait pas étudié. Il a convaincu l’enseignante de lui faire entreprendre à nouveau son travail à condition qu’il étudie. Ce qui fut fait avec succès.

Les conséquences négatives du Règlement XVII

Comme surintendant, la décision la plus difficile est la fermeture d’une école, car souvent la direction de l’école ainsi que les parents s’y opposent pour de nombreuses raisons, note-t-il. Cela devient plus facile lorsqu’on peut obtenir l’approbation du directeur ou de la directrice de l’école. Au cours de sa carrière de 35 ans, il a dû fermer deux écoles, mais heureusement, il a réussi à obtenir l’appui du directeur ainsi que des parents.

Dans son autobiographie, M. Guy mentionne les conséquences négatives du Règlement XVII sur l’enseignement du français dans les écoles de langue française ou bilingues, ainsi que de l’assimilation progressive des Franco-Ontariens. «C’est afin de refranciser et franciser les intéressés, en plus d’offrir aux petits francophones les meilleures situations d’apprentissage que j’ai fait de mon mieux tout au long de ma carrière d’éducateur, en me dépensant à la réalisation de projets, tels que le Concours de français, la fondation de l’hebdomadaire Le Voyageur, la mise sur pied de la Semaine canadienne-française et de l’Institut provincial de leadership franco-ontarien», écrit-il.

En somme, il a confié au Voyageur : «Je suis fier des innovations et des réalisations dont j’ai assumé la responsabilité. Tous nos succès sont le fruit d’une collaboration exceptionnelle de la part de toutes les personnes engagées avec nous» au Conseil des écoles séparées catholiques du District de Sudbury.  

Pour acheter le livre, veuillez écrire à M. Émile Guy à l’adresse courriel [email protected] ou l’appeler au 705 920 1936.