Fin juin, l’haltérophile Naza Grant détaillait ses records personnels : «Au snatch (c’est le lift solide) [l’arraché], j’ai levé 90 kilos. Puis dans mon clean & jerk [l’épaulé-jeté], j’ai levé 110 kilos.»
Dix jours plus tôt, elle remportait une première place aux compétitions nationales d’haltérophilie tenues à Scarborough. Le mois avait été chargé : en plus de ses entrainements et des compétitions, elle a fait ses examens de fin d’année scolaire, obtenu son diplôme d’études secondaires et célébré sa prom. En mai, l’athlète de 18 ans s’était rendue à Halifax pour prendre part aux compétitions nationales de séniors, où elle a remporté le bronze.
Elle avait déjà obtenu les résultats nécessaires pour se qualifier pour les championnats d’haltérophilie du Commonwealth, mais elle attendait toujours une confirmation de l’équipe canadienne. Cette confirmation est arrivée trois jours plus tard : Naza Grant sera de la délégation féminine canadienne junior.
Du national à l’international
Selon les résultats des compétitions enregistrés par l’organisation Ontario Weighlifting de janvier à juin, Naza Grant se classe 2e chez les 87 kg de la catégorie junior et 9e de la catégorie sénior, avec des levées de 87 kg à l’arraché et de 197 kg à l’épaulé-jeté.
Elle souhaite améliorer ses résultats. «J’essaie de me qualifier pour toutes les compétitions internationales, explique-t-elle. Monter, avoir plus d’exposure, tout ça.»
Elle performe bien sous pression, dit-elle. L’année dernière, elle s’est rendue en Inde pour ses premiers championnats internationaux, ceux du Commonwealth, où elle a gagné le bronze. «C’était plus une compétition d’expérience plutôt que pour gagner.» Elle a aimé cette première expérience internationale. «Ça m’a ouvert les yeux à un nouveau monde, parce que des compétitions internationales, c’est vraiment différent.»
À quelques semaines des Olympiques de Paris, elle se permet de rêver à un avenir d’Olympienne. «C’est mon rêve depuis que je suis vraiment jeune. Je me suis fait dire que j’avais le potentiel. J’aimerais vraiment ça être dans les Olympiques, c’est juste qu’il faut que je lève plus pesant. Ça semble aller dans la bonne direction.»
Elle aime l’adrénaline de la plateforme. «J’aime ça montrer que j’ai travaillé vraiment fort pour des semaines et montrer ce que je suis capable de faire. J’aime vraiment l’adrénaline rush après un lift.»
Du patinage à l’haltérophilie
Pendant une douzaine d’années, Naza Grant était une patineuse artistique. Une coach lui avait alors suggéré de renforcer ses jambes en faisant de l’haltérophilie. Après deux ans, le choix s’est fait naturellement. Elle avait accompli ce qu’elle voulait en patinage artistique. En plus, «en patinage artistique, tu as besoin d’une certaine image. Je suis dans un club de weightlifting où c’est juste des femmes très fortes. Je me sens mieux dans ma peau, je me sens plus moi-même, plus à l’aise dans cet environnement.»
Elle continuera à s’entrainer avec Kaylee Wedge et le Kapuskasing Weightlifting Club, lorsqu’elle partira pour poursuivre des études en services communautaires et de justice au collège Algonquin, à Ottawa. Là, «aussi, il y a des clubs que j’ai pu visiter et ils m’ont dit que je suis bienvenue de venir m’entrainer avec eux.» Viendront ensuite les compétitions du Commonwealth à Fidji, du 16 au 21 septembre, puis les compétitions provinciales, en décembre. «Et l’école, conclut-elle. Parce que ça aussi, c’est important.»