Cela fait 30 ans que celui qui est aussi enseignant en immersion française au Kirkland Lake District Composite School, cumule les grades dans divers arts martiaux : 6e dan au karaté gōjū-ryū, 4e en kobudo et 2e dan en jujitsu.
Regroupant une vingtaine d’adultes et une quarantaine d’enfants, le dojo de Conrad Messier brille aussi par son bilinguisme. Selon ce dernier, «on est le seul club de la région qui offre un service bilingue. Que ce soit l’instruction en classe, la communication avec les parents ou les stages que nous offrons et qui attirent des karatékas de partout en Ontario et le Québec, l’entrainement se fait en français et en anglais.» Les trois quarts des instructeurs en chef au sein de son dojo sont francophones, alors que 40% des membres le sont également.
«Pour les parents, il est rassurant de savoir que le coach peut communiquer en français avec leur enfant en cas de besoin. Cela facilite non seulement l’apprentissage et la compréhension des techniques, mais contribue également à créer un environnement plus accueillant et inclusif pour les jeunes pratiquants.» Ce n’est pas Conrad Messier qui l’affirme, mais plutôt un de ses collègues à Sudbury, Christian Fortin.
Directeur du Korean Martial Arts Centre dans la ville minière, M. Fortin estime qu’en tant que francophone, cela permet de créer des liens à travers l’Ontario, mais aussi au Québec. «Récemment, nous avons établi une coopération avec une autre école à Val-d’Or, où les compétiteurs viennent à Sudbury pour participer à nos évènements.»
Si chez les Fortin, parents et enfants font tous des arts martiaux, le paternel salue au passage les bons mots que M. Messier a eus à l’égard de son fils Éric lors de tournois alors qu’il était l’arbitre en chef. Christian Fortin rapporte que le karatéka d’expérience avait trouvé que son fils traitait «ses concurrents avec compassion tout en restant compétitif.»
Kirkland Lake à l’international
Cet esprit d’encouragement, Conrad Messier le retrouve aussi au sein de sa communauté. Lui qui partira pour le Portugal en octobre prochain pour participer à une compétition internationale de karaté considère que «le support communautaire et l’esprit compétitif» sont bien présents à Kirkland Lake. «C’est toujours un point de fierté pour la ville quand l’un des nôtres se distingue dans son sport de choix, donc, oui, il y a eu beaucoup d’encouragement.»
L’enseignant en sera à sa deuxième compétition internationale. À Albufeira, ville côtière de l’Algarv, à 250 km au sud de Lisbonne, il aura «l’honneur et le privilège», selon ses mots, de faire partie de l’équipe nationale canadienne sous la Commission Mondiale du Karaté. Du 26 octobre au 1er novembre, ces championnats du monde accueilleront des milliers de concurrents. En ce qui concerne Conrad Messier, il combattra pour les formes traditionnelles de karaté dans deux catégories, soit les hommes de 35 ans et plus et les plus de 48 ans.
Si c’est la première fois qu’il représentera le Canada lors d’une compétition internationale, il apprécie à l’avance le fait que son équipe sera composée d’individus provenant d’associations et de fédérations variées. C’est d’ailleurs le message que Conrad Messier veut faire passer à ceux et celles intéressés par la pratique des arts martiaux à son dojo : «Quand j’encourage quelqu’un à se joindre à des cours d’arts martiaux, je célèbre les accolades de mes affiliés. J’ajoute aussi que l’important c’est de trouver un club qui offre un entrainement de qualité, par des instructeurs, certifiés et qualifiés, qui se distinguent autant dans leur vie personnelle que sur le plancher du dojo.»
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