Arlette St-Amour est une journaliste et femme d’affaires qui a fait sa propre place dans la culture québécoise. Le premier ministre de la province l’approche pour qu’elle devienne ministre de la Culture et rajeunir l’image du parti. Femme de tête, elle aura de la difficulté à faire passer ses idées.
Une bonne partie du film se concentre sur le débat et le jeu politique entre la ministre de la Culture et le ministre des Finances, un homme intransigeant qui sert d’antagoniste. Un personnage facile à détester si vous croyez que les entreprises ont trop de contrôle sur la politique.
Vous n’apprendrez pas tant de choses que ça sur la politique, mais l’affrontement entre ces deux personnages est la partie la plus divertissante du film et présente bien le jeu d’alliances et de guerre psychologique qui peut régner dans cette arène majoritairement masculine et comment une femme doit se contorsionner pour y survivre.
L’autre part importante du film est le combat contre les perceptions, contre l’image publique et contre la misogynie.
On a effectivement à faire à un film qui semble vouloir lancer un message féministe, mais qui se contredit. Le personnage principal est dès le départ dénigré simplement parce qu’elle est une femme issue du monde de la mode et de la culture, qui ne connait pas les codes du parlement. Elle est à la fois fragile, émotive et forte sans que ses émotions ne soient présentées comme des faiblesses. Évidemment, elle surmonte les embuches, parfois seule, parfois avec l’aide d’un allié. Tout ça en évacuant, heureusement, les jeux de séduction.
Mais de l’autre côté, vous avez sa garde du corps. Oui, son agente de sécurité personnelle est aussi une femme que l’on pourrait considérer comme un autre exemple de femme forte. Mais elle est réduite dès le départ au rôle peu flatteur de promeneuse de chien. Deux personnages — oui, le chien inclut — qui n’apportent malheureusement absolument rien à l’histoire. Et ce ne sont pas les seuls personnages qui semblent superflus.
La réalisation est classique. Rien ne dérange, très peu de choses éblouissent. Certaines scènes ont une allure artificielle, d’autres sont sincèrement authentiques, comme la plupart de celles avec Paul Ahmarani. C’est aussi une rare chance de voir l’intérieur de l’Assemblée nationale du Québec.
Si vous êtes au courant de la controverse entourant la distribution d’Arlette, il y a une bonne chance que ça vous déconcentre tout au long du film. À vous de voir si vous voulez l’écouter en connaissance de cause après avoir fait quelques recherches sur internet ou si vous préférez profiter du film en tant qu’œuvre cinématographique.
Arlette sera présentée à trois autres reprises au Sudbury Indie Cinema : le 3 septembre à 13 h 30, le 5 septembre à 17 h 30 et le 14 septembre à 18 h 30.