Dans le cadre de la Semaine nationale des journaux 2021, l’organisme Réseau.Presse a recueilli les témoignages de lecteurs assidus et engagés de ses journaux membres. Le Voyageur a le plaisir de présenter le témoignage intégral d’Isabelle Carignan, Québécoise expatriée et Franco-Ontarienne d’adoption. Elle vit à Sudbury depuis maintenant 10 ans. Elle est également professeure titulaire à l’Université TÉLUQ et professeure associée à la «Laurentian University».
Pourquoi votre journal local est-il important pour vous?
Comme lectrice, le journal Le Voyageur me permet de me tenir au courant des nouvelles du nord de l’Ontario dans des domaines très diversifiés. Ce journal, actif et proactif, sait parler des gens avec cœur. Je le lis en ligne, en version PDF ou sur le web, à n’importe quel moment de la journée, mais surtout le matin et en soirée.
Le Voyageur : un journal engagé
Pour moi, particulièrement depuis les déboires de la Laurentienne, le journal Le Voyageur est devenu un journal engagé et j’en suis bien heureuse! En effet, Le Voyageur est devenu politique, malgré lui. Il est maintenant possible d’entendre la voix de la communauté francophone pour rétablir les faits et se battre (encore et toujours!) pour une université par et pour les francophones dans le nord.
Quel rôle votre journal local a-t-il joué depuis le début de la pandémie?
Un rôle thérapeutique! L’écriture est une thérapie qui ne coute pas cher! Depuis le début de la pandémie, en mars 2020, j’ai écrit six lettres d’opinion dans le journal Le Voyageur. Auparavant, mon nom pouvait être mentionné dans le journal pour mes projets de recherche ou des évènements de la communauté. Mais, depuis la dernière année et demie, j’ai éprouvé un énorme besoin de documenter ce qui se passait dans ma vie et dans celle d’autres parents dépassés par les évènements liés à la pandémie mondiale de COVID-19. Du jour au lendemain, je suis devenue maman-enseignante-professeure-chercheure en même temps et dans un même lieu. J’ai donc eu besoin de ventiler pour crier haut et fort, particulièrement avec ma collègue et meilleure amie Marie-Christine Beaudry, à quel point, comme parent, la vie n’a pas été facile. Habituellement, j’écris avec des gens qui font de la recherche puisque c’est mon travail. Mais avec les hauts et les bas de l’école virtuelle, j’ai éprouvé le besoin d’écrire avec des personnes qui vivaient les mêmes choses que moi, d’autres parents que je connaissais bien et qui avaient besoin, autant que moi, de ventiler et d’avoir une voix permettant d’exprimer leur vécu.
Un moment fort ou un souvenir particulier avec le journal?
La création du questionnaire pancanadien sur l’école virtuelle.
En février 2021, j’ai eu un déclic : il fallait absolument documenter le vécu des parents et des enseignants en période de pandémie. Ce moment-clé est venu du fait que j’entendais souvent, dans les médias ou dans le milieu scolaire, que de nombreux parents n’étaient pas suffisamment engagés lors du confinement pour soutenir leurs enfants pendant l’école à la maison. J’ai donc créé, avec toute mon équipe, un questionnaire bilingue intitulé Regards croisés de parents et d’enseignants par rapport à l’école virtuelle et en présentiel : un portrait pancanadien pendant la pandémie mondiale de Covid-19. Le journaliste Julien Cayouette en a d’ailleurs parlé dans Le Voyageur en mai 2021 et j’ai même acheté de la publicité dans le journal pour que le questionnaire soit rempli par un grand nombre de Franco-Ontariens. Plus de 1 100 participants ont répondu au questionnaire dont près de 200 parents francophones et une soixantaine d’enseignants francophones de l’Ontario. Mon taux de réponse a été plus élevé en Ontario qu’au Québec! Le besoin était là et mon équipe et moi avons pu donner une voix aux parents – et aux enseignants – pour qu’ils puissent documenter ce qu’ils vivaient et comment ils le vivaient pendant cette pandémie. Ce fut un moment très fort pour moi!
Longue vie au journal Le Voyageur! ☺